« Les réfugiés syriens et palestiniens prennent la place des Libanais », prévient le ministre CPL de l’Énergie Gebran Bassil. « C’est du racisme confessionnel à des fins électorales », accuse le jeune député chiite du Futur, Okab Sakr.
La question des réfugiés, conséquence directe de la crise syrienne sur le pays, est plus que jamais au cœur des préoccupations ministérielles, aggravées par l’afflux grandissant de déplacés palestiniens fuyant les violences en Syrie,notamment dans le camps de Yarmouk à Damas. (…)
Pourtant, le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a adopté une position qui se situe aux antipodes de cet appel. « Les réfugiés syriens prennent la place des Libanais », a-t-il martelé. « Nous conserverons chaque parcelle de notre terre », a-t-il ajouté. « Nous devons mettre nos actes en conformité avec nos paroles et refuser de céder notre travail et notre vie sociale aux réfugiés qui, par leur présence, leur travail et leur vie sur notre territoire, menacent notre présence », a encore affirmé le ministre Bassil, qui s’exprimait lors d’une cérémonie organisée par l’association Batrouniyat à Batroun. « Comment peut-on accepter que l’enseignement dans certaines écoles se base sur le programme scolaire syrien ? Où en est notre souveraineté ? Les camps des Palestiniens déjà établis au Liban ne sont-ils pas une menace suffisante ? » s’est-il indigné, rejetant en même temps le caractère raciste de ses propos.
« Ce n’est pas une réflexion raciste, mais patriotique, dont nous sommes fiers », a-t-il précisé, appelant le gouvernement à « examiner sérieusement les moyens d’expulser les réfugiés et de les renvoyer à leur territoire ».
« Que ceux qui veulent nous assister financièrement paient avant tout les dommages causés par les agressions israéliennes, ou que l’Unrwa paie la facture d’électricité des camps palestiniens, dont la valeur cumulée s’élève à plus d’un milliard », et de conclure :« Les pays voisins ont assez d’espaces pour que les réfugiés aillent en Turquie, à Chypre, en Jordanie ou Irak ». (…)
Tout aussi sceptique que le ministre Bassil, mais moins radical, le ministre d’État druze Marwan Kheireddine a estimé que « la crise des réfugiés est le test le plus difficile que connaît le pays depuis l’indépendance, le Liban ne pouvant pas assimiler ce grand nombre de réfugiés ». « L’embarras est clair face à cette situation délicate, puisque la solution n’est pas aisée », a-t-il fait remarquer.
Il a en même temps estimé que « les frontières ne peuvent plus rester sans contrôle et ouvertes à tous ceux qui veulent entrer dans le pays ». (…)