L’institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU) a mis au jour une étude sur l’insécurité en Ile-de-France avec à chaque fois, une tendance marquante : sans faire pour autant être l’objet d’attaques plus fréquentes, les femmes ont un sentiment de peur et d’insécurité et de peur bien plus fort que les hommes. Une tendance qui pousse à s’interroger sur la conception de l’espace public.
Le simple fait d’être une femme joue-t-il sur le sentiment d’insécurité ? Au vu de l’étude réalisée par l’institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU), il semblerait que la réponse soit positive. 67,1 % d’entre elles ont peur “au moins de temps en temps” dans les transports en commun, à leur domicile ou dans leur quartier le soir, contre 34,3% des hommes. Et quel que soit le lieu considéré, les femmes sont toujours les plus touchées par le sentiment d’insécurité : elles sont 36,7% à avoir peur d’être seules dans leur quartier, contre 9,7% des hommes, soit quatre fois plus.
Pourtant, les femmes ne subissent pas plus d’agressions que les hommes dans l’espace public : 7% des Franciliennes et 7,3% des Franciliens interrogés déclarent avoir été victimes d’agressions au cours des trois années précédant l’enquête. “La peur n’est pas forcément liée à une victimation, explique Sylvie Scherer, directrice de la mission étude sécurité de l’IAU. Le décalage entre insécurité ressentie et insécurité réelle tient à la complexité des facteurs qui alimentent la peur. Pour les femmes, l’éducation est non négligeable : la peur est une construction de la société autour de la vulnérabilité de la femme. Ça participe de sa construction sociale.”
Il faut également distinguer volume des attaques et nature des attaques : les femmes sont par exemple plus exposées aux violences sexuelles : d’après l’enquête, 15% des violences déclarées par les Franciliennes dans l’espace public sont des agressions sexuelles, contre 2% pour les Franciliens. L’enquête met également au jour de grandes disparités géographiques. “Les femmes de Seine-Saint-Denis sont plus sujettes à la peur que les Parisiennes par exemple” détaille Sylvie Scherer.
(…) Metro
Merci à chris3818919