Depuis leur évacuation début décembre par les forces de l’ordre de l’église réformée de Fives, les sans-papiers grévistes de la faim se sont tournés vers l’hôpital. Pas question de leur fermer les portes, explique Patrick Goldstein, chef du pôles des urgences au CHRU.
« Nous assurons les examens pour ces personnes se disant grévistes de la faim, ils sont des patients comme les autres ».
Mais le problème est « qu’ils viennent tous aux urgences au même moment, amenés en voiture chaque soir à 19 ou 20 h. » Soit une vingtaine aux urgences de Salengro au CHRU, et autant à Saint-Vincent. Ils restent en général jusqu’à 1 à 2 h du matin le lendemain, une fois les examens réalisés et leur sortie autorisée. Un travail énorme, renouvelé chaque soir.
D’où le cri d’alarme du Dr Goldstein :
« Injecter volontairement autant de personnes dans des services d’urgence au moment des périodes de gardes (à partir de 19 h) met en danger ces services et les autres patients, qui, du coup, doivent attendre plus longtemps pour être pris en charge. On risque de passer à côté d’une personne en grande détresse. On est à la limite de la mise en danger de la vie d’autrui.
Pourquoi les grévistes de la faim ne viennent-ils pas à tour de rôle durant la journée ? Ils peuvent aussi consulter un médecin généraliste qui dira si il est nécessaire qu’ils soient admis aux urgences ».
Patrick Goldstein dénonce donc une « stratégie agressive, une volonté de déstabilisation des urgences. » « Ceux qui organisent cela se servent de l’hôpital comme d’un levier pour peser contre les pouvoirs publics » (dans le cadre du conflit entre les sans-papiers et la préfecture). Et il appelle l’entourage des grévistes de la faim à faire preuve de « bon sens ».
Polemia