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Plaidoyer d’André Glucksmann en faveur des révolutions dans le monde arabe et dénonciation de la passivité des Européens sur les «massacres en Syrie».

Foin de naïveté. La mondialisation n’est pas qu’affaire de gros sous, elle ne se borne pas aux flux financiers et aux échanges économiques.
Janvier 2011 – décembre 2012. Après l’euphorie vient la dépression, les révolutions arabes n’auraient-elles entraîné que le passage de dictatures militaires à des dictatures religieuses menaçantes, en Egypte comme en Tunisie ? Nous autres, Européens désabusés, oublions facilement les retournements et les longues péripéties de notre accession à une encore imparfaite démocratie : notre «printemps des peuples» date de 1848. Que de temps, que de sang écoulé depuis ! [….] De sinistres soubresauts peuvent toujours survenir, ainsi à Kiev et Tbilissi, ainsi à Tunis et au Caire. Il n’en reste pas moins que nous sommes sortis des modèles jacobins, bolcheviques ou nazis. […] Les Européens ont grand tort d’assister passivement au spectacle des reprises en main et d’observer passivement depuis un an l’extension des massacres en Syrie. Il ne s’agit pas d’obscénités circonscrites et locales, Bachar al-Assad instaure un précédent. […] Au Kremlin, à Pékin, à Téhéran, on compte sur toi, Assad mon frère, pour faire passer le goût insupportable de liberté qui pourrait gagner nos sujets, nos voisins et la planète entière. […] Les modèles de révolutions douces, style Prague et Varsovie ou Tunis et Le Caire, sont aussi mondialement imitables, tout comme les répressions despotiques sans foi ni loi. Quelle figure de l’ordre du monde s’annonce pour demain ? Entre les revendications libertaires de la rue et la mort qui tombe du ciel, une part de notre destin se joue à Damas. […] Libération

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