A l’heure des économies, l’Etat accélère la vente de son parc immobilier le plus luxueux. Pour certaines gigantesques et très difficiles à entretenir, ces demeures pourraient bien trouver preneur auprès des grandes fortunes mondiales. Au delà de ces bâtisses spectaculaires voire franchement insolites, le parc immobilier public comporte aussi de nombreux bâtiments plus «banals», mais dont l’emplacement et la qualité sont autant d’aubaines pour les investisseurs.
Ainsi, d’ici d’ici 2014, l’Etat compte vendre 1.870 biens pour une somme approximative de 2.2 milliards d’euros, un peu partout dans l’Hexagone et même Outre-mer. Parmi ces biens : le Quartier Général du XIème Corps d’Armée à Nantes (Loire-Atlantique) [voir photo], le château médiéval de Bridoire à Ribagnac (Dordogne), le phare de Beuzec-Conq à Concarneau (Finistère), Le fort de Charlemont à Givet (Ardennes)…
Selon une enquête de Benjamin Gans (INRIA) et de Thomas Dudouet (Data Publica), qui se sont basés sur les «open data» publiés par le gouvernement sur data.gouv.fr, le patrimoine immobilier de l’Etat représente plus de 25.000 propriétés en France mais aussi à l’étranger. Bunkers, garages, terrains variés, ambassades, bureaux : cette manne représenterait une manne de 60.5 milliards d’euros détenue par les administrations, voire de 107.5 milliards d’euros à en croire un rapport de l’Assemblée Nationale, qui inclut les 47 milliards appartenant aux 584 opérateurs de l’Etat.
D’une rare complexité, le patrimoine immobilier de l’Etat est particulièrement difficile à gérer. Dans les colonnes de La Tribune, c’est ce qu’affirme sans ambages Yves Deniaud, président du Conseil immobilier de l’Etat :
«Le parc immobilier de l’Etat est mal géré. Près d’un tiers des établissements publics ne nous ont toujours pas fourni de documents détaillant l’utilisation de leur parc immobilier deux ans après notre demande. Des dizaines de milliers de mètres carrés de surfaces sont inoccupés. Or dans le même temps, certains services de l’Etat payent des loyers astronomiques à des bailleurs privés. :
Après la polémique autour de la vente de l’Hôtel de Marine, l’Etat envisage-t-il de se séparer d’autres monuments historiques ?
«Deux hôtels particuliers parisiens datant du XVIIIème siècle – l’hôtel de Clermont et celui de Seignelay – pourraient en effet, être mis en vente afin de financer la rénovation de l’ancien bâtiment des PTT du 20 avenue de Ségur dans le 7ème arrondissement. Rien n’est encore tranché : mais plutôt que de se séparer de bijoux de famille, il serait beaucoup plus judicieux de mettre ces biens en location, ce qui est d’ailleurs prévu pour l’Hôtel de la Marine.»
news.fr ; capital.fr (Merci à Trotro)