Marine Le Pen ira-t-elle à la grande manifestation du 13 janvier contre le mariage et l’adoption pour les couples gays? « Pour le moment rien n’est tranché, la question sera débattue le 7 janvier à l’occasion d’un bureau politique », indique un membre de son cabinet, trahissant un certain embarras. Car pour la présidente du Front national, le sujet n’est pas simple. Un thème certes mobilisateur pour ses troupes…mais déjà préempté par l’UMP.
« Sur le fond, notre position est très claire : nous sommes contre ce projet de loi. Mais c’est la forme de la mobilisation qui pose problème, résume sa nièce, la députée Marion Maréchal-Le Pen. Marine a bien envie d’y aller, mais ne veut pas donner le sentiment de s’associer à une manifestation largement récupérée par l’UMP », poursuit-elle.
Peu avant Noël, l’ex-candidate à l’Elysée s’échinait déjà sur cette impossible quadrature du cercle. « Il est hors de question d’apparaître comme les supplétifs de M. Copé », assurait-elle en marge d’un déplacement sur le marché de Noël des Champs-Elysées. « Mais en même temps, on ne peut pas passer à côté d’un événement qui est au cœur des sujets revendiqués par le Front, à savoir la défense de la famille », analyse Marion Maréchal-Le Pen, qui a pour sa part décidé de participer à la manifestation dans sa circonscription du Vaucluse.
C’est donc bel et bien en rangs dispersés que le FN devrait battre le pavé. « Marine Le Pen pourrait ne pas y aller. Mais le bureau politique pourrait aussi décider de laisser le libre choix à chacun de participer ou non », assure un cadre frontiste. C’était déjà la ligne adoptée lors des manifestations des 17 et 18 novembre.
Ainsi, le vice-président Florian Philippot annonce d’ores et déjà qu’il n’ira pas manifester le 13 janvier. « Ne tombons pas dans le piège de la diversion. Tout cela, c’est de l’enfumage pour ne pas évoquer les vrais sujets, comme la crise ou encore les conflits sociaux, justifie-t-il. Et puis sur le terrain, personne ne parle du mariage gay, ce n’est pas un sujet ! »
Une position que ne partage pas Bruno Gollnisch, qui incarne l’aile traditionnelle et catholique du FN, et qui sera présent dans le grand cortège parisien. « La seule opposition crédible en France, c’est nous! On ne va tout de même pas laisser le champ libre à Copé pour occuper l’espace médiatique ce jour-là », s’agace un membre du bureau politique.
(…) Le Parisien