Que ce soit au Touquet, à Saint-Jean-de-Luz, au Croisic, à Arcachon, on traverse le marché à la recherche des petits producteurs. On se méfie de ce qui arrive directement de Rungis, calibré, aseptisé. Les petites pommes biscornues du cultivateur normand se révèlent des souvenirs délectables. Les grosses pommes brillantes, astiquées, en provenance de pays lointains, n’ont ni saveur ni jus.
Pourquoi, sur le marché de l’avenue du Président-Wilson, à Paris, les clients se pressent-ils devant l’étal de Joël Thiébault, le maraîcher de Carrières-sur-Seine devenu la star des légumes oubliés, champion des salades romaines sorties du champ à la fin de la nuit pour être vendues face à la tour Eiffel dès 8 heures?
Une majorité de Français a compris que la malbouffe abrège l’existence et assombrit la vie. Une prise de conscience qui a fait baisser le chiffre d’affaires des rayons alimentation des supermarchés.