L’échange d’information sur Internet depuis votre ordinateur se fait grâce à différents réseaux interconnectés (les nuages) par des routeurs (en bleu). Pour atteindre un serveur (en bas à droite de l’image), les routeurs transmettent l’information de proche en proche. Ils constituent des nœuds du réseau.
Se mettre au vert signifierait-il privilégier le papier à Internet ? Sur le Web, chacun partage et échange de différentes manières (par écrit, de façon sonore, visuelle, etc.). Et la virtualité de ce monde est souvent perçue comme une réponse aux problèmes environnementaux tels que l’utilisation excessive du papier, et donc la déforestation, ou bien l’utilisation des transports routiers ou aériens pour transmettre l’information.
Pourtant, la génération de 50 millions de tweets émettrait une tonne de CO2 dans l’atmosphère. Le simple fait de mettre en copie un destinataire pour un courriel équivaudrait à l’émission de 6 g de CO2. En outre, les chercheurs du Centre for Energy-Efficient Telecommunications (CEET) et des laboratoires Bell ont montré que les technologies de l’information et de la communication (TIC), qui englobent Internet, les vidéos, les fichiers sonores et autres services dans le cloud, produiraient plus de 830 millions de tonnes de CO2 chaque année.
Cela représente 2 % des émissions globales du principal gaz à effet de serre. Une telle quantité de CO2 équivaut aux émissions de l’industrie aérienne.
La principale source d’augmentation des émissions est liée à l’utilisation croissante des serveurs. À titre d’exemple, Google en utilise 900.000 pour ses activités. La consommation est tellement importante que l’entreprise envisage d’installer ses serveurs en pleine mer afin d’utiliser l’énergie des vagues.
Le géant Facebook envisage de son côté de migrer au nord pour refroidir ses serveurs de manière naturelle ! De plus, les projections suggèrent que l’usage des TIC devrait doubler d’ici 2020. Mais estimer les flux d’information et leur équivalent d’émission de CO2 est loin d’être une tâche facile.
En effet, il faut prendre en compte le trafic des données et la consommation d’énergie des différents équipements réseau pour estimer fidèlement la production de CO2 engendrée. Les chercheurs du CEET et des laboratoires Bell ont ainsi cherché à améliorer ces modèles de projection.
Simuler les flux d’information d’un réseau
La principale question à laquelle les chercheurs ont tenté de répondre est de savoir si la fiabilité des modèles dépend de la complexité du réseau. Publiée dans le journal Environmental Science & Technology (EST), l’analyse décrit la mise en place de nouveaux modèles qui estiment plus précisément l’énergie consommée et les émissions de CO2 qu’Internet et les télécommunications engendrent.
Ils ont appliqué ces modèles d’abord sur un réseau simulé, puis sur le réseau informatique réel déployé dans la majorité des universités de Californie. Le couplage des deux approches a mis en évidence que la fiabilité des prévisions est largement dépendante de la taille du réseau, du trafic total et du nombre de nœuds.
D’après les chercheurs, rendre la consommation énergétique des installations plus efficace, utiliser plus d’équipements à basse consommation énergétique et faire appel aux énergies renouvelables sont les trois facteurs déterminants dans la réduction des émissions de CO2. L’amélioration de la précision des modèles permettra aux industries et aux gros réseaux de télécommunications d’optimiser leur consommation d’énergie.
Si Google n’est pas encore accessible en Chine, ses impacts environnementaux sont déjà conséquents. Une étude suggère que deux recherches sur Google génèrent en moyenne 14 g de CO2, soit autant que le fait de faire fonctionner une bouilloire. Les fermes de serveurs de l’entreprise sont notamment réputées pour avoir une consommation d’énergie (systèmes de refroidissement inclus) équivalente à la production de plusieurs centrales nucléaires.
Futura-Sciences