Dans “La France Orange Mécanique”, Laurent Obertone ose s’intéresser aux deux violences faites à la société d’aujourd’hui : la délinquante et la médiatique.
(…) Sur ce livre choc qui en défrisera plus d’un, et, comme le remarque malicieusement Xavier Raufer dans sa préface, fera passer son auteur d’abord comme un falsificateur indigne doublé d’un répressif tout azimut à la solde du Front National (et sans lire ce que celui-ci dit vraiment du FN et la façon dont il lui règle son compte), puis, une fois qu’on aura vérifié la véracité hallucinante de ses informations, comme un défonceur de portes ouvertes qui n’a rien inventé et se contente d’accumuler la liste des horreurs pour semer la panique dans les foyers, enfin, quand tout aura été digéré, repensé, reconnu, pour un vrai journaliste qui a fait son boulot et osé, le salaud, nous parler de cette chose répugnante qui s’appelle “le réel”, on pourra dire cinq choses.
5. La France Orange mécanique est avant tout un livre d’informations. Un document incroyablement fourni sur tout ce qui se passe depuis vingt ans au pays des Droits de l’Homme en matière de délinquance et de criminalité. Un recensement accablant, quasi surréaliste, où il apparaît, d’après l’ “office national d’observation de la délinquance et des réponses pénales” (l’ONDRP),
qu’il y a en France chaque jour près de 6000 atteintes aux bien, 1300 atteintes à l’intégrité physique, 1000 escroqueries économiques et infractions financières, 470 véhicules détruits ou dégradés, 330 violences physiques crapuleuses, 100 incendies volontaires de biens privés. Pire, qu’on compte 200 viols toutes les 24 heures – et un nombre impressionnant de violeurs rejetés dans la nature. (…)
1. Ce que montre en définitive cette enquête, c’est qu’en France les “débats” sont la plupart du temps idéologiquement faussés.Ainsi des féministes, toujours prêtes à se battre contre un “mademoiselle” ou une campagne de mode jugée putassière, mais rarement sur place lorsqu’il s’agit de juger de ce qui se passe vraiment dans les cités – au contraire de ce documentaire de Cathy Sanchez, intitulé La Cité du Mâle, diffusé, après moult hésitations par peur d’être accusé de “discrimination”, sur Arte en septembre 2010, et dans lequel des djeuns, nourris au rap et au RnB, parlaient librement de leur conception de la femme, assez éloignée, il faut le reconnaître, de celle de Marianne. Pour certains commentateurs officiels, c’était ces jeunes que la réalisatrice avait “piégés”.
Culpabiliser les coupables, ça ne se fait pas. En revanche, ce sont les innocents qu’il faut convaincre de mauvaise conscience.
Et le travail de sape par les médias est telle que l’on tombe parfois sur des victimes d’agression qui plutôt de s’indigner de leur agression, s’indignent qu’on “l’instrumentalise” –
tel ce jeune homme de 19 ans qui en décembre 2008 se voit provoqué, volé et tabassé par une bande de voyous en plein Noctilien parisien, et qui, parce qu’on a filmé son agression et qu’elle est passée sur Internet, ne trouve rien de mieux à dire qu’il ne veut surtout pas qu’on en fasse un “amalgame”, parce que ce soir là, il était habillé “de façon bourgeoise” (donc sans doute un chouïa provocante pour les voyous qui l’ont pris à partie) et qu’il ne voudrait surtout pas qu’on stigmatise ces derniers,
tant il tient plus que tout à ce que l’on préserve ce vivre-ensemble plutôt que son instinct de survie à lui. (…)
Atlantico ( Merci à French Touch pour la vidéo )