Si la ville de Saint-Denis séduit les entreprises parisiennes en quête de foncier à prix très modérés, elle convainc en revanche plus difficilement leurs salariés. Ainsi, avant même de déménager dans les anciens locaux d’ArcelorMittal, les cadres de la SNCF semblent franchement réticents à l’idée d’être délocalisés dans cette ville. Même sentiment chez les salariés d’Orange.
Pour les rassurer, Guillaume Pepy va renforcer les patrouilles sur le RER D qui dessert le site. Il aurait même envisagé de construire un accès privé depuis une gare.
«Une rumeur a couru un temps disant que certains hauts cadres s’étaient même renseignés afin d’évaluer le coût d’un dédit. Trop cher, apparemment», raconte Thierry Robert, secrétaire général de l’Union nationale des cadres, maîtrises et techniciens de la fédération FO des cheminots. «Les gens s’inquiètent beaucoup, même si nous n’avons eu pour l’heure aucun écho d’agressions commises sur le personnel de la direction de l’ingénierie à Saint-Denis depuis quelques années déjà, constate pour sa part Gilles Grellet, le secrétaire général de la CGT services centraux. Mais 80 % des agents ne sont pas satisfaits de ce déménagement.» […]
Confrontés à des problèmes récurrents d’insécurité depuis leur arrivée en mars 2010 à Saint-Denis, les salariés d’Orange Business Service ne sont, trois ans après leur déménagement, pas plus rassurés qu’avant. «À l’heure du déjeuner, il n’y a qu’à voir la cantine: elle est au bord de la saturation car les gens sont tellement peu sécurisés ici que personne n’ose mettre le nez dehors», constate Sébastien Crozier, délégué syndical CFE-CGC-Unsa chez France Télécom. Pourtant, les mesures de sécurité ont été renforcées: filtrage serré à l’entrée du bâtiment, «grands frères» chargés de surveiller et de jouer les médiateurs, consignes régulièrement martelées par la direction afin que les cadres ne sortent pas un téléphone portable à la main, qu’ils se déplacent à plusieurs…
Le Figaro