Membre du groupe rap Milk Coffee & Sugar, Gaël Faye, né au Burundi, d’une mère rwandaise et d’un père français, s’apprête à sortir son premier album solo, «Pili Pili Sur Un Croissant Au Beurre».
Ici on m’appelle « Negro », y’a pas d’place pour nos peaux mates
Extraits de la chanson «Je pars»
Je pars car nos modes de vies d’ici me scandalisent
Je pars car le ciel est bas et gris
Les vieux n’ont plus d’sagesse, ils sont racistes et aigris […]
Ici c’est rare qu’on nous supporte, qu’on ouvre les portes et les serrures […]
gaelfaye
Sur les questions de cohésion sociale, et antiracistes, des choses peuvent paraitre évidentes et bateaux, reste que 20% des Français continuent à voter Le Pen. Preuve que ça n’est pas si manifeste.
Dans l’album, on sent une opposition permanente entre France et Afrique.
Tous les morceaux sont construits comme ça, à commencer par le premier titre «A-France». L’album est presqu’autobiographique. Je suis né au Burundi, d’une mère rwandaise, et d’un père français. J’y ai vécu, jusqu’à l’adolescence, tiraillé entre deux cultures : africaine et occidentale. Cette opposition, c’est ma vie : deux fleuves qui se rencontrent, pour n’en former qu’un seul.
En mettant l’accent sur ton métissage, tout au long de l’album, tu ne crains pas d’exclure un certain public ?
On est tous fait de contradictions, et métissés d’une certaine façon. On vient d’êtres différents, aux patrimoines génétiques différents, aux pensées différentes, et bien souvent aux cultures différentes. Donc sans avoir eu la même histoire que moi, je pense que l’album parle à tout le monde.
Respect Mag