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L’armée algérienne a donné l’assaut jeudi pour libérer les otages de la station BP au sud-ouest du pays. D’après la télévision locale, un citoyen français figurait parmi les terroristes.
Jean-Charles Brisard : Il n’est pas exact de dire que la France produit des terroristes, ou qu’elle en produirait plus que d’autres pays. Les groupes islamistes tentent de s’y installer durablement ce qui attire les islamistes radicaux étrangers, notamment ceux présents en Occident.  La mise en place d’une opération militaire par l’Occident, et la possibilité qu’aie lieu une véritable guerre, (qu’ils qualifient de djihad), ne fait que renforcer cet attrait notamment auprès des jeunes radicalisés qui se trouvent stimulés dans leur envie de se rendre sur le front. Cette tendance s’observe en France mais aussi dans beaucoup d’autres pays européens et, plus particulièrement, dans les pays du Moyen-Orient.
 
Alain Chouet : Les services de renseignement intérieur évaluent à quelques dizaines et, en tout cas à moins de mille, les musulmans résidant en France, Français ou naturalisés, musulmans d’origine ou convertis, qui ont depuis 20 ans rejoint les théâtres d’opérations où s’exprime la violence djihadiste (Balkans, Tchétchénie, Afghanistan, Irak, Sahel, Syrie). Considérant qu’il y a en France environ 5 millions de musulmans on ne peut guère parler de « fabrique de terroristes ». 1 sur 5000, c’est – au mieux – de l’artisanat….

 Jean-Charles Brisard : Nous comptons entre 5 000 et 8 000 salafistes en France. Il en existe plusieurs formes, la principale étant une forme quiétiste et donc non-violente. Seuls les révolutionnaires prônent la violence via le djihad. Nous les estimons à quelques centaines et ils sont sous surveillance des services de renseignement et de police.
Cela dit il est clair que les volontaires de la violence – qu’elle soit politique ou crapuleuse – se recrutent sous tous les cieux parmi les jeunes mal intégrés, sans repères, en rupture d’intégration sociale, familiale, scolaire, professionnelle, en révolte contre leur environnement. Il se trouve qu’en France de nombreux jeunes issus des milieux immigrés du sud de la Méditerranée se trouvent dans cette situation et constituent un terreau fragile où tout peut basculer du jour au lendemain au hasard d’une rencontre, d’une frustration, d’une vexation, d’un accident de vie personnelle. 

Jean-Charles Brisard : Ce que nous observons, en France est une montée de l’islam radical, souvent chez des jeunes en recherche d’identité qui, au travers de cette expérience, retrouvent un groupe identitaire fort et une vision du monde qui faisait défaut. Internet est d’ailleurs un facteur accélérateur de la radicalisation [lire notre article spécialement dédié à ce sujet, ndlr].
Alain Chouet : Le problème ne fera que s’aggraver tant que la collectivité nationale continuera de tolérer l’existence de véritables zones de non-droit sur son territoire, d’entretenir de véritables ghettos culturels et sociaux, de tolérer la propagande, l’influence et l’emprise des éléments les plus réactionnaires du monde musulman, prêts à toutes violences et toutes les manœuvres pour s’emparer du pouvoir ou le conserver.

Atlantico

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