Le jour où j’ai rencontré d’Andrea (le prénom a été changé), il faisait un temps comme peu de capitales en connaissent. -5°C, vent à plus de 30km/h et 93% d’humidité dans l’air ; une belle façon de dire qu’il n’a cessé de pleuvoir de la journée.
En Irlande, il y a deux classes d’immigrés : la « first » qui comprend les Européens, Canadiens, Américains ou Australiens. Et les autres. En 2004, un référendum remporté par 78,9% de réponses positives a supprimé le « jus solis » (droit à la nationalité irlandaise pour ceux nés en Irlande).
La campagne du « oui » était fondée autour d’un argument simple : il fallait mettre fin à l’immigration intentionnelle (et massive) de femmes à des stades avancés de grossesse dans le but d’accoucher en Irlande de petits Irlandais. En d’autres termes, la société irlandaise est certes conservatrice, mais elle est aussi raciste. (…)
« Il y a cinquante ans, on ne croisait jamais de personne de couleur ici. De temps en temps, un médecin ou un étudiant au Trinity College. Et puis ça a commencé, et il y a vingt ans, il y a eu des réfugiés. Depuis, les gens pensent que tous les immigrés sont des réfugiés, et qu’ils veulent voler leurs emplois. » (…)