Maires ou conseillers généraux, de droite ou de gauche, du nord ou du sud, ils ont un point commun : ils soutiennent financièrement des lieux de culte musulmans. Au mépris de la loi. Avec notre argent.
Par Amédée Dubuis.
Ce n’est plus une mode, c’est une lame de fond. Aucune région, aucun parti politique en place n’est épargné. Non seulement les élus locaux ne rechignent pas à subventionner les lieux de culte islamiques, quelle que soit leur tendance, et quels que soit les besoins locaux, mais ils s’en vantent, se disputant la palme de celui qui a les meilleures relations avec la communauté musulmane.
C’est ce qui ressort de l’enquête de Joachim Véliocas, directeur de l’Observatoire de l’islamisation, publiée récemment.
Dans « Ces maires qui courtisent l’islamisme », il cite, documents et citations à l’appui, dans une série de courts chapitres, les édiles qui croient très stratégique et trouvent très démocratique de favoriser l’éclosion des mosquées et autres « centres culturels » musulmans. Avec notre argent.
Ainsi Alain Juppé, maire de Bordeaux, a-t-il pris la décision d’accorder à l’association des musulmans de Gironde (AMG), un terrain de 8 500 m2 pour y construire une mosquée. Prix : un euro symbolique. Si l’AMG avait voulu l’acheter au prix du marché, elle aurait dû débourser 677 000 euros. Précisons au passage que l’AMG est membre de l’UOIF, association connue pour son interprétation fondamentaliste de l’islam.
Le projet ? Ce sera un complexe cultuel et culturel, précise la mairie, avec salle de prière, cafétéria, centre culturel, amphithéâtre, bibliothèque, salles de classe…. Le maire de Bordeaux se vante d’avoir « d’excellentes relations » avec les « principaux leaders » de la communauté musulmane de Bordeaux. On les comprend.
A Marseille, le maire UMP Jean-Claude Gaudin a tenté d’utiliser la même procédure : il voulait mettre à la disposition des musulmans un terrain de 8 600 m2 pour un loyer de… 300 euros par an. Alors que le prix du marché était de 4 400 euros. Délibération annulée en avril 2007, à la suite d’une action en justice intentée par le MNR, le MPF et le FN.
La méthode employée, a souligné le Tribunal administratif de Marseille, était une entorse à la loi de 1905 et donc une subvention déguisée. « La loi de 1905, même s’il est admis qu’il ne faut pas y toucher, est particulièrement injuste », a commenté monsieur le Maire.
Mais la victoire juridique de 2007 n’aura fait que retarder l’échéance. La ville a réajusté le tir, faisant passer son loyer de 300 euros à 24 000 euros annuels, et le bail de 99 ans à 50 ans. La mosquée va bel et bien voir le jour.
Le conseil général des Bouches du Rhône (PS) quant à lui, n’a pas donné une « subvention déguisée » à l’Institut méditerranéen d’études musulmanes, mais une vraie, en espèces sonnantes et trébuchantes, de 7 500 euros. Pour l’heure aucune association n’a cru bon de porter plainte.
Pour couronner le tout, la mairie de Marseille finance chaque année la fête de l’Aïd el Kébir, en union de prières avec le conseil général des Bouches-du-Rhône et la région Provence Alpes Côte d’Azur.
A Massy, dans l’Essonne, le terrain n’est pas cher non plus. La mairie, dirigé par Vincent Delahaye (Modem) a cédé une parcelle de 3 200 m2 pour 100 000 euros à l’association des musulmans locale, soit 32 euros le mètre carré. La ville prend également à sa charge la dépollution du terrain, qui permettra l’érection d’une mosquée monumentale avec minaret.
Non loin de là, à Epinay-sur-Seine, le maire Hervé Chevreau (ex Modem) a inauguré, en avril 2009, un centre de 1 400 places que la Ville finance elle-même (2 millions d’euros). « Officiellement il s’agit d’une salle polyvalente mise à la disposition d’une association. En réalité la structure sert de mosquée », relate le quotidien 20 Minutes dans un article intitulé : « Obligé de tricher pour bâtir des mosquées ».
« C’est donc bien une subvention déguisée, a admis Hamid Bou Shaki, président de l’association IMS (intégration musulmane spinassienne), mais on le fait déjà pour les synagogues. Pourquoi y aurait-il deux poids deux mesures ? » L’argument, de fait, est imparable.
La marée de subventions touche toutes les régions, toutes les communes, toutes les couleurs politiques.
En juillet 2006, Jean-Marie Bockel, alors maire de Mulhouse (ex PS, aujourd’hui Gauche moderne), promet une subvention pour l’achat d’un terrain de 4 500 m2 à l’association des musulmans d’Alsace (AMAL) pour y accueillir une mosquée géante avec minaret. Promesse tenue le 15 septembre 2008, avec une subvention de 235 000 euros. Là encore, la loi de 1905 est violée.
Poursuivons.
François Grosdidier, député maire UMP de Woippy, en Moselle, a financé un grand « centre culturel islamique », à hauteur de trois millions d’euros ; ce centre accueille, depuis septembre 2008, 1800 fidèles.
En 2004, Fabienne Keller (UMP) a posé la première pierre de la grande mosquée de Strasbourg qui a coûté 6 millions d’euros aux habitants de la ville.
Laurent Cathala, maire PS de Créteil (Val de Marne), et la Région d’Ile-de-France ont déboursé un million d’euros pour financer les « espaces culturels » d’une mosquée qui a ouvert ses portes en décembre 2008.
Le 30 juin 2007, à Givors, le député UMP du Rhône Georges Fenech a posé la première pierre de la mosquée Khaled Ibn El Walid. Le terrain avait été vendu par la mairie communiste à l’association musulmane locale pour… 22 euros le mètre carré. Ce qui n’a pas empêché Georges Fenech de se faire battre aux municipales de 2008 par le maire sortant Martial Passi (PCF).
Quant à Bertrand Delanoë, qu’on ne présente pas, il ne sait plus quoi faire pour se mettre bien avec son électorat musulman. Depuis 2005, chaque année, il fête la rupture du ramadan avec forces loukoums, dattes et chorba – en 2008, comme l’Hôtel de ville n’était pas assez grand, il a loué le palais omnisports de Paris Bercy.
Le 19 octobre 2006, le maire parisien a inauguré le futur « institut des cultures d’islam », qui ouvrira bientôt ses portes dans le 18e arrondissement. « Cultures d’islam » ? Que les religieux se rassurent : il y aura bien des « salles dédiées à l’exercice du culte », rappelle le site www.paris.fr. Ce projet va coûter 20 millions aux Parisiens.
Voilà les faits, rapidement résumés. Que peut-on en conclure ?
D’abord que la démagogie communautariste ignore les frontières politiques. Il n’y a aucune différence entre les élus socialistes, UMP, centristes et communistes en la matière.
Ensuite que la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 est constamment bafouée, dans l’indifférence générale et avec la bénédiction des pouvoirs publics. Pour tourner la difficulté, les élus font une différence entre « cultuel » et « culturel ».
Subtil distinguo qui n’existe pas dans l’islam et qui rassure les jobards.
Mais bien pratique pour être en règle avec la loi : les collectivités locales soutiennent à tour de bras des projets « culturels »… avec des salles de prières dedans.
Il faut être profondément ignorant de la nature de l’islam, ou complètement idiot, pour s’en étonner.
Enfin, et c’est la bonne nouvelle de cette situation, que la démagogie communautariste ne vous prémunit pas contre les échecs électoraux. Georges Fenech, aujourd’hui président d’un machin appelé Miviludes, a tout le loisir de méditer cette dure mais saine réalité.
Amédée Dubuis