Le tourisme médical fait des émules. On ne voyage plus seulement pour découvrir de nouveaux horizons et une nouvelle culture mais aussi pour se faire soigner. […]
L’été dernier, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de se lancer dans le tourisme médical en signant un accord avec Globemed, une société implantée dans une dizaine de pays du Moyen-Orient, afin de permettre d’accueillir au mieux les patients de ces régions dans les hôpitaux publics parisiens.
Ces établissements reçoivent déjà chaque année près de 7 500 patients étrangers, mais -les 2 300 qui payent de leur poche les opérations sont facturés au tarif de la Sécurité sociale, un prix largement inférieur au coût moyen mondial.
Ces malades, souvent originaires du Maghreb et du Proche-Orient et venus se faire soigner en France pour bénéficier de techniques médicales dernier cri, ont pourtant les moyens financiers.
Dorénavant, l’AP-HP compte bien leur demander plus. Ainsi, l’accord signé avec Globemed permet d’organiser leur venue mais surtout de leur appliquer des tarifs plus élevés. Avec ce dispositif, les hôpitaux parisiens espèrent réaliser plusieurs millions d’euros de marge et résorber une partie de leur déficit.
L’AP-HP n’a aucun scrupule à faire payer plus des patients aux poches pleines. « Il est anormal que la Sécurité sociale française sponsorise les soins de gens aisés issus de pays qui n’ont pas de problèmes financiers », juge ainsi Stéphane Fériaut, le directeur du développement de l’AP dans le Journal du dimanche, en août 2012. […]
A la recherche d’argent, les hôpitaux en viendront-ils à privilégier ces patients fortunés aux autres ? Non, selon les coordinateurs du projet. « La proportion de patients étrangers payants ne devra jamais dépasser 1 % du total des malades », indique M. Feriaut.
« Les patients français ne seront pas lésés. Ils seront prioritaires et surtout ne se rendront compte de rien. On se contente de réformer notre fonctionnement. On ne fera pas des urgences avec les patients étrangers mais seulement des interventions ou des soins programmés à l’avance », explique par ailleurs Zohra Bensalem-Djenadi, la coordinatrice du projet à l’AP-HP. […]
Merci à Zatch