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Article de Minna Sif, romancière, née en Corse de parents marocains, sur Marseille «capitale du rap».
Le site de Minna sif

Il faut à Marseille un lieu vivant, dédié au hip-hop. Un lieu emblématique de ce multiculturalisme dont je suis issue et que certains haïssent par dégoût du genre humain.
Le 12 janvier chaque Marseillais fut convié à pousser sa clameur au milieu des couacs chichement festifs d’une imposture annoncée : Marseille capitale de la débâcle culturelle, car fomentée sans la singularité de ses territoires.
L’ignominie des décideurs, ces peureux d’une culture pour tous, fut d’instrumentaliser le multiculturalisme qui fonde cette ville le temps de la candidature pour mieux le nier par la suite. Ainsi nul lieu dédié au hip-hop. Pourtant Marseille est une capitale du rap dont la réputation a franchi les frontières de l’Hexagone. […]

On nous parle de la violence des quartiers. La pire des violences c’est empêcher l’autre de s’exprimer dans sa singularité, le nier dans ce qui fait justement sa richesse.
La très grande majorité des jeunes Marseillais sont atteints de poésie déclamatoire car ils sont les arrière-petits-enfants de ces hommes et ces femmes qui parcourraient les douars, rebâbs et loutars en bandoulière, pour dénoncer les injustices et moquer les frasques de tel caïd ou tel col blanc. Leurs mots nous sont indispensables. […] Libération

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