Le 10 novembre 2012, Ayşe Günaysu, féministe et militante turque des Droits de l’Homme, a participé à Wroclaw (Pologne), en compagnie de Talin Suciyan (Allemagne), à une table-ronde intitulée « Témoigner après les témoignages. Histoire du négationnisme ».
Organisée sous l’égide de l’Institut Grotowski, la réunion-débat était modérée par l’historien Ara Sarafian (Grande-Bretagne). Le discours qu’Ayşe Günaysu y a prononcé a été publié sur le site de The Armenian Weekly le 2 janvier 2013 sous le titre: « Mon opinion sur la Turquie post-génocidaire. »
Ce texte en anglais a déjà fait l’objet de traductions françaises mais le Collectif VAN a choisi de prendre son temps afin de proposer une traduction aboutie. Il rend hommage au témoignage lucide, fort, et courageux de la militante turque Ayşe Günaysu. Cette dernière n’hésite pas à critiquer le racisme et le nationalisme en Turquie, mais va au-delà et reconnaît l’aveuglement des organisations anti-fascistes auxquelles elle a adhéré à partir des années 75 :
« Nous n’avons jamais ouvert les yeux sur le fait que les Turcs racistes pouvaient eux aussi incarner le fascisme et refléter ainsi l’essence raciste de l’Etat turc, cette prolongation de l’Empire ottoman génocidaire. » (…)