152 aumôniers musulmans sont aujourd’hui salariés dans les prisons et 30 postes supplémentaires sont annoncés d’ici à la fin de l’année prochaine. Les aumôniers musulmans sont de plus en plus sollicités dans les prisons, l’armée ou les hôpitaux par les fidèles et l’État, ce qui pose des problèmes d’effectifs et de formation.
Dans les hôpitaux, on fait appel à eux pour apaiser les relations quand des musulmans ne veulent pas être auscultés par un médecin du sexe opposé.
Dans l’armée, en cas d’opération en terre musulmane, les aumôniers doivent faciliter les rapports avec la population. C’est notamment le cas en Afghanistan, où ils éclairent le commandement sur les traditions locales
«On devrait être trois fois plus», estime toutefois Abdelhak Eddouk, aumônier musulman à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), en rappelant que, selon le Contrôleur général des prisons, 40 % des détenus font le ramadan.
De leur côté, les aumôniers militaires sont en train d’organiser une formation continue en interne, précise Mohamed Ali Bouharb, aumônier en chef adjoint à l’armée de terre. Pour lui, les aumôniers de l’armée ont la structure la plus organisée. «L’armée a créé une forme de cléricat musulman : on a un chef, rattaché à l’état-major, quatre adjoints pour chaque corps, des aumôniers régionaux par zones de défense.» «Nous sommes une expérimentation pour les pouvoirs publics, dit-il. Nous pourrions baliser les moyens d’ encadrer l’islam de France.»
Le Point (Merci à Lilib)