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A l’heure où Goldman Sachs publie des bénéfices en hausse de 191% sur 2012, il est intéressant de se pencher sur la nature et le contexte de ces profits records. Pour une bonne part, ils sont dus au leadership incontestable de la banque, imbattable en matière de fusions et acquisitions, de trading, d’émissions et de négoce de titres. Mais ces profits sont essentiellement aidés par une main un peu trop visible. D’une part, on sait qu’en 2008 la plus grande banque d’affaires a obtenu, après avoir modifié son statut en holding, la protection de l’agence fédérale d’assurance des dépôts, jusque-là réservée uniquement aux banques d’épargne.

Par Myret Zaki – (Bilan).

Cette même année, le Trésor prenait une participation de 10 milliards de dollars dans le capital de Goldman Sachs, à titre d’aide, payant 3,5 milliards de plus que ce que valaient réellement les actions, comme l’a plus tard révélé le Congrès.

Pourtant, en 2008, Goldman Sachs dégageait 2,3 milliards de profits et versait 4,82 milliards de bonus.

Détails non divulgués

Outre ces renforts pour le moins munificents, obtenus grâce à l’ex-président de Goldman Sachs, Henry Paulson, alors secrétaire au Trésor, on sait aussi que

le 10 août 2012 la justice américaine renonçait à des poursuites pénales contre la banque, n’ayant pu réunir de preuves sur ce que tout le monde sait,

à savoir qu’elle pariait contre ses propres clients, et que c’est ainsi qu’elle a dégagé ses 11 milliards de bénéfices surréalistes en 2007.

Curieusement peu repentante, Goldman Sachs continue de poursuivre, aujourd’hui, les mêmes pratiques spéculatives pour propre compte, mises en cause dans la crise, et interdites désormais par la loi Volcker incluse dans le Dodd-Frank Act de 2010.

Comme l’a révélé Bloomberg, la banque contourne aisément ces règles, et génère encore beaucoup d’argent sur le «proprietary trading», activité ultralucrative, qu’il serait dommage d’abandonner en si bon chemin, avec des taux d’intérêt zéro qui lui sont si favorables.

Dès lors, tout en bénéficiant du soutien étatique, des subventions de la Fed, des garanties offertes par le contribuable, et d’une impunité au plan juridique, elle mène des paris avec l’argent de la banque, éloignés du service à la clientèle.

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