Un rapport de PricewaterhouseCoopers prévoit une augmentation de 50 % des Français expatriés d’ici à 2020. La génération née après les années 80 est la première concernée par cette tendance, notamment pour des questions professionnelles.
Près de deux millions de Français sont expatriés à travers le monde. Et ils vont être de plus en plus nombreux.
Selon l’enquête de PricewaterhouseCoopers, ce chiffre devrait augmenter de 50% dans les 7 années à venir.
Les jeunes nés après les années 80 sont les plus nombreux à vouloir partir, notamment car ils éprouvent des difficultés à trouver un emploi et voit dans l’expatriation un moyen de booster leur curriculum vitae.
Pour mieux rebondir en début de vie professionnelle, les jeunes privilégient deux façons de quitter la France :
Le permis vacances-travail. Ce visa permet de voyager et de trouver un emploi dans six pays ayant signé un accord avec la France : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Japon, Singapour et la Corée du Sud. Les Français entre 18 et 30 ans peuvent ainsi, pour un prix modique et après des formalités simplifiées, tenter leur chance à l’autre bout du monde pendant un an. Fort de son succès, le Working Holidays Visa connaît un véritable boom ces dernières années (+ 130% en Australie, + 300% au Canada).
Le volontariat international en entreprise (VIE). La formule est de plus en plus plébiscitée par les moins de 28 ans depuis sa création le 14 mars 2000. Depuis 2001, 35 839 ont effectué une mission pour le compte de 4 336 sociétés et ils étaient 7 180 volontaires en poste au 1er février 2012. Favorisant l’immersion totale dans un pays étranger, le VIE permet aux récemment diplômés de rejoindre une entreprise pour 6 à 24 mois. Une fois leur CV enrichi, les jeunes Français reviennent avec pour atout la maîtrise d’une langue étrangère et une pratique professionnelle internationale.
Devenir entrepreneur à l’étranger
A-t-elle pour autant plus d’avenir à l’étranger ? La France ne s’occupe-t-elle pas assez de ses jeunes ? Les pouvoirs publics devraient-ils, au contraire, chercher à endiguer ces départs afin de capitaliser sur ces futurs talents ?
C’est un mouvement très discret, mais que plusieurs responsables de grandes écoles ont remarqué. Ces dernières années, certains étudiants ont envie de créer une entreprise à l’étranger. Quelques jeunes diplômés de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), par exemple, ont poursuivi cette ambition :” C’est un phénomène encore modeste, qu’on observe depuis trois ou quatre ans, relève Julien Morel, directeur d’Essec Ventures, le pôle entrepreneuriat de l’école. Trois créateurs se sont lancés aux États-Unis, et nous notons un intérêt croissant pour la Chine.”
Un financement plus facile
Pourquoi un tel frémissement ? La première explication est sans doute la crise. Quelques pays attirent naturellement les jeunes diplômés quand la France affiche une morosité économique et renvoie l’image d’une terre peu favorable aux entrepreneurs.
“Dans l’imaginaire collectif, un pays comme les États-Unis offre plus de facilités juridiques et administratives que la France“,
constate Manuelle Malot, directrice carrière et prospective à l’École des hautes études commerciales (Edhec). Les candidats au départ peuvent donc avoir l’impression que l’environnement économique y sera plus adapté à l’entrepreneuriat.
Ce qui n’est pas totalement faux, à en croire Thibault Lanxade, président de l’association Positive entreprise : “Les financements d’entreprise, comme le capital-risque, y sont beaucoup plus développés, les investisseurs y trouvant davantage d’intérêts. Non pas que les succès de sociétés nouvellement créées soient plus nombreux, mais celles qui réussissent le font avec plus d’ampleur qu’en France, en raison de l’importance du marché.“