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De retour du nord d’Alep, sous le contrôle principal des insurgés, Koert Debeuf, représentant au Moyen-Orient du groupe libéral du Parlement européen, juge urgent de faire parvenir des aides à la fois humanitaires et militaires aux anti-Assad.
Comment vivent les populations civiles que vous avez rencontrées ?
Les conditions de vie sont catastrophiques, y compris dans le camp de déplacés d’Azzaz, près de la frontière turque. […] Comment leur venir en aide ?
Il faut revoir l’acheminement de l’aide humanitaire internationale. L’ONU a récemment annoncé l’attribution d’une aide de 519 millions de dollars à la Syrie. Or, elle passe par le gouvernement syrien et le Croissant rouge. Autant dire que les populations civiles qui vivent dans les provinces sous contrôle de l’Armée syrienne libre n’en verront pas la couleur. À l’inverse, j’ai été positivement surpris par la façon dont les zones contrôlées par l’opposition s’autogèrent: elles ont leurs conseils ­locaux, leurs tribunaux, leur police. […] Quant à l’aide militaire aux rebelles, elle est cruciale pour faire cesser le massacre. Il y a un besoin urgent en matière de défense antiaérienne pour faire face aux attaques par missiles. C’est le seul moyen de faire plier Assad.
Mais les Occidentaux craignent que de telles armes ne tombent dans les mains des islamistes…
Cette peur est démesurée. Parmi les combattants anti-Assad, les djihadistes existent mais restent minoritaires. En revanche, sans aide et sans soutien, l’ASL se fragilise jour après jour au profit de groupes islamistes mieux organisés, et mieux entraînés. Plus nous attendrons pour offrir une aide adéquate aux opposants, plus la guerre se prolongera, et plus nous renforcerons les djihadistes.
Le Figaro

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