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 [ Ce témoignage publié par le journal anglais “The Telegraph” est sans grande originalité pour les lecteurs réguliers, mais il permet : 1) de le faire lire autour de vous – 2) de faire comprendre que le problème est général en Europe. Rappel : l’objectif de FDS est l’accumulation de preuves et la prise de conscience, non de prêcher auprès des convaincus. ]
Alors que de nouveaux chiffres montrent que le ‘white flight’ (“la fuite des Blancs”) est en progression dans les villes, une Londonienne a écrit un petit billet provocateur : elle y explique comment l’immigration a radicalement transformé la banlieue dans laquelle elle vit depuis 17 ans.
« Lorsque vous allez à la piscine, c’est bien plus hygiénique de vous couvrir tout le corps, vous savez. » Dans ma pharmacie de quartier, la dame musulmane derrière le comptoir a récemment commencé à me prodiguer ce genre de conseils. Ca part d’une bonne intention, et je suis toujours contente d’entendre son point de vue, car c’est l’une des rares personnes de l’ouest de Londres – où je vis – qui me parle encore.

La plupart des boutiques sont maintenant tenues par des musulmans.

Le rues autour d’Acton (mon lieu de résidence depuis 1996) ont pris une identité nouvelle. La plupart des boutiques sont maintenant tenues par des musulmans. Même le vendeur de ‘fish & chips’ (plat typique) et le petit restaurant indien sont halal.
Il semble presque que du jour au lendemain, « Acton Vale » s’est transformée en « Acton voilée » (calembour intraduisible).
Sur les 8,17 millions de Londoniens, un million sont musulmans. Et la majeure partie d’entre eux sont des familles jeunes. Ce n’est pas, à vrai dire, un nombre très important. Mais les musulmans ont tellement tendance à se communautariser qu’on a l’impression qu’ils ont tout envahi .
Les femmes de mon voisinage me croisent, le niqab qui claque au vent, et certaines sont si lourdement voilées que je ne peux même pas voir leur yeux. J’ai fait un effort de communication en souriant délibérément à celles qu’il me semblait reconnaître, mais cela n’a jamais démarré une conversation – car elles ne me regardent jamais en face.
Je suis allée récemment dans un magasin et j’ai demandé s’ils voulaient bien se charger d’accrocher des rideaux à mon domicile. A l’intérieur, il y avait beaucoup d’hommes musulmans âgés. On m’a répondu qu’ils ne faisaient pas ce genre de travail, et je me suis retrouvée dehors en un rien de temps.
Je suis certaine d’avoir été victime d’une discrimination, et j’étais abasourdie car j’étais déjà allée dans cette boutique auparavant et les vendeurs musulmans avaient été très amicaux.

Les choses ont changé. Là ou je vis, je suis devenue une étrangère.

J’ai grandi dans un village du Staffordshire et, bien que je vive à Londres depuis 25 ans, j’ai gardé l’habitude de discuter avec les commerçants et les voisins, même si ca ne ne se fait pas en milieu urbain. Désormais, dans les boutiques du coin, la caisse est tenue par de jeunes musulmans qui marmonnent dans leurs téléphones en même temps qu’ils servent leurs clients. Ils n’ont aucun intérêt à me parler, et je croise rarement leur regard. Je trouve cette situation lamentable. Les petites plaisanteries, parler de la pluie et du beau temps ou de l’émission de télé de la veille, tout ça me manque.
Plus inquiétant : cela empiète de plus en plus sur les espaces publics. Un magasin a récemment indiqué sur un panneau qu’il interdisait l’alcool sur place. Admettons. Mais le panneau mentionnait également : « L’alcool est interdit dans les rues près de ce magasin ». Je n’apprécie pas beaucoup les beuveries dans la rue, et je déteste la vulgarité et la grossièreté qui sont font maintenant partie de l’Angleterre d’aujourd’hui. Mais ca me met mal à l’aise de voir ce gérant de magasin vouloir controler les rues aux alentours de son magasin. Je lui ai demandé quelle était son intention en mettant ce panneau. Il a juste eu un sourire triste.
Peut-être lui et les autres musulmans veulent-ils transformer le quartier en un autre Tower Hamlets, cette banlieue à l’est de Londres où les publicités “suggestives” sont interdites et où une femme s’est vue refuser un emploi dans une pharmacie parce qu’elle n’était pas voilée.
D’un autre coté, peut-être devrais-je me réjouir. A Acton, il y a juste un panneau. Depuis le début de l’année, il y eu plusieurs reportages tout autour de Londres qui montrent une attitude bien plus agressive. On a vu à la télévision des incidents filmés avec des téléphones portables, un samedi soir. Des hommes qui criaient à des anglais blancs : “Ici, c’est une zone musulmane”.
Le commentaire de la vidéo indiquait : “Que ce soit les femmes qui se promènent dans la rue à moitié nues comme des animaux sans aucune fierté, ou les gens saouls qui ont de l’alcool sur eux, nous essayons de les interdire tous. ”
Une autre scène montrait des jeunes à capuche qui forçaient un homme à lacher sa canette de bière, et lui disant qu’ils étaient une “patrouille musulmane”, et que l’alcool est “interdit” et “mal”. La bande s’est alors approché d’un groupe de filles blanches qui profitaient de leur soirée, et leur a dit : “ne vous habillez pas comme ça, et ne vous montrez pas près de la mosquée”.
Pire encore, des images de la semaine dernière montraient, à WhiteChapel, un groupe qui eux aussi se nommaient “Patrouille musulmane”, et qui harcelaient un type parce qu’il portait du maquillage, le traitant de pédé. Ils disaient à ce passant de “dégager de la zone musulmane”. La police aurait arrêté cinq membres de ce groupe récemment.
Bien sur, il y a d’autres Européens dans mon quartier qui partagent peut-être mon sentiment, mais je n’arrive pas à parler facilement de la situation, car la plupart sont des immigrés eux aussi. A Noël, j’ai parlé à une vieille dame blanche. Je lui disais que je ne trouvais plus de panais (légume) à l’épicerie. Mais elle ne parlait pas un mot d’anglais. Je suis resté seule à maugréer.
Des Polonais se sont installés à Ealing après la 2e guerre mondiale. Et ils se sont bien intégrés. Mais depuis 2004, 370.000 européens de l’Est sont arrivés à Londres. Pratiquement la moitié de la population des environs est née en dehors du pays. A l’arrêt de bus, sans surprise, j’entends rarement parler anglais. Je vois bien que nous ne reviendrons pas à l’époque où les bus étaient surtout empruntés par des dames blanches qui allaient faire leur course avec leur plus beau chapeau, mais j’ai la nostalgie de ce temps où un simple voyage en transport en commun ne me laissait pas avec le sentiment que je venais moi-même d’arriver à l’étranger.

« Il n’y a plus trace d’aucune cohésion, ce mot que la gauche chérit tant. Au lieu de cela, tout a été transformé en un gigantesque camp de transit, et ce n’est plus un foyer pour personne.»

Dans les années 90, ici, c’était un quartier ouvrier traditionnel. Maintenant, il n’y a plus trace d’aucune cohésion, ce mot que la gauche chérit tant. Au lieu de cela, tout a été transformé en un gigantesque camp de transit, et ce n’est plus un foyer pour personne. L’immigration a été tellement importante ces dernières années que des commmunautés se sont créées dans tout Londres, et elles n’éprouvent pas le besoin – et ne veulent pas – se méler avec les personnes extérieures.
Ca n’a pas toujours été comme cela : depuis la fin du 19e, des milliers de Juifs, d’Irlandais, d’afro-caribéens, d’indiens, de Chinois sont arrivés à Londres, et provoquaient des déplacements parmi la population de souche anglaise. Oui, il y avait du racisme, de la discrimination. Je ne le nie pas. Mais avec le temps, j’ai l’impression que cela avait donné un mélange plutôt heureux de gens qui avaient les mêmes aspirations.
Aujourd’hui, malgré le voeu pieux des multiculturalistes, la ségragation volontaire des immigrants est de plus en plus imitée par la population blanche. Et le white flight (fuite des blancs) progresse très rapidement.
600.000 britanniques blancs de souche ont quitté Londres en 10 ans. Des quartiers ont perdu un quart de leur population blanche anglaise. (…)

Je soupçonne que beaucoup d’Anglais déménagent pour des raisons raciales et ethniques, surtout s’ils ont des enfants.

Je soupçonne que beaucoup d’Anglais déménagent pour des raisons raciales et ethniques, surtout s’ils ont des enfants. Les agences immmobilières ne font pas ouvertement de publicité pour cette ségrégation. Mais il y a des codes polis qui le signifier : “une bonne école” veut dire “une école avec une majorité de petits anglais de souche blancs”. Pas surprenant quand on sait que presque un million d’élèves ne sont pas de langue maternelle anglaise.
J’ai moi aussi décidé de quitter mon quartier, tout comme de nombreux voisins. Je n’ai pas vraiment envie de partir. J’ai travaillé dur et longtemps pour pouvoir m’installer à Londres, trouver un bon boulot et m’acheter un appart et j’aimerais bien rester. Mais ici je suis devenue une étrangère et tous les « bons » quartiers, avec des rues sûres, des logements sympa et des cafés agréables sont au-dessus de mes moyens.

Je vois bien que Londres est en train de se transformer en un lieu exclusivement destiné aux immigrants pauvres et aux gens très riches.

Je suis triste de déménager non pour des raisons positives, mais tout bêtement pour échapper à quelque chose. Je me demande si je dirais toute la vérité si on me posait la question. Je ne peux pas avancer que ce sont les écoles alentour qui me posent problème, alors je dirais peut-être que ce sont les petits papotages par-dessus la haie qui me manquent.
Mais en réalité, je n’ai même plus besoin de chercher de prétexte: l’immigration massive nous a tous rendus racistes malgré nous.
Source – Traduction par nos lecteurs Pitch et Ghedolskroud – Avec tous nos remerciements.

Complément :
Est-il raciste de vouloir se sentir «chez soi» dans son pays ?
« C’est difficile de devenir une minorité chez soi, vous savez »
« J’ai vécu avec des musulmans ». Une expérience multi-culturelle en Grande-Bretagne

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