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Mario Draghi, le patron de la Banque Centrale Européenne, s’inquiète des effets désastreux d’un défaut de Chypre pour la zone euro. Chypre a réclamé un plan de sauvetage à l’UE au cours de l’été dernier, et elle pourrait nécessiter 17 milliards d’euros, soit près de 100% de son PIB, mais l’UE traîne des pieds pour accorder cette aide.

Les Sociaux Démocrates allemands refusent d’accorder un bailout à Chypre, affirmant qu’ils ne veulent pas soutenir « le crime organisé », ce qui place la Chancelière Angela Merkel dans une position délicate.

Un rapport confidentiel du BND, l’agence allemande du renseignement extérieur, affirmait que des magnats russes établis à Chypre seraient les premiers bénéficiaires éventuels de l’argent du plan de sauvetage, s’il était accordé.

Environ 80 oligarques russes ont obtenu la nationalité chypriote et se seraient ainsi établis sur le territoire de l’UE. Leur fortune est souvent issue d’activités mafieuses et ils trouveraient à Chypre les conditions idéales pour blanchir leur argent sale : la possibilité de faire appel à des sociétés écrans anonymes, des banques complaisantes, et une fiscalité qui fait que, pour beaucoup, Chypre est un paradis fiscal.

Lors d’une réunion des ministres des finances la semaine dernière, Mario Draghi a contredit Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, qui avait estimé que Chypre n’était pas « importante sur le plan systémique », que c’était un pays trop petit pour que son défaut éventuel pose un réel problème pour l’Europe.
Draghi a tancé Shaüble, en disant qu’il avait souvent entendu ce type d’arguments provenant de juristes (Shaüble est avocat de formation), mais que c’était plutôt les économistes qui pouvaient en juger. Il estime que l’implication des banques chypriotes dans le système bancaire grec, où elles effectuent 40% de leurs opérations, pose un risque, et qu’elles sont assez grandes pour poser un risque systémique à la zone euro.
D’un autre côté, Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, craint qu’un éventuel défaut de Chypre n’entame la fragile confiance retrouvée des marchés pour la zone euro, et qu’il ne déclenche une nouvelle fuite des capitaux. « Il est essentiel que tout le monde réalise qu’un défaut désordonné de Chypre mènerait à une sortie de Chypre de la zone euro. Cela serait extrêmement stupide de prendre un risque de cette nature », a-t-il déclaré.
Express Be

(Merci à BA)

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