[extraits d’un article du Point]
Une enquête spectaculaire que publie Le Monde du 26 janvier indique que 74 % des Français estiment que l’islam est une religion “intolérante“, et que huit Français sur dix “jugent que l’islam cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres“.
(…) Il y a un problème, aujourd’hui, d’absorption de l’islam par la France. La situation est celle d’une cohabitation plus que d’un vivre-ensemble.
C’était à prévoir : on ne fait pas entrer 200 000 personnes par an sur un territoire donné sans heurts. Il en découle un bouleversement démographique dont le produit est imprévisible, et qui sera peut-être un changement de civilisation.
Car la question se pose davantage des enfants de l’immigration que de leurs parents : n’est-il pas troublant de voir des jeunes gens parler des “Français” sans s’y inclure alors qu’ils en sont ?
Qui peut accepter que soient légion, dans des centaines de collèges et de lycées, les insultes francophobes ou racistes à l’encontre des Blancs ? Comment peut-on accepter que des enfants soient traités de “faces de craie” ? Ne peut-on pas regretter que ces faits ne soient pas condamnés avec plus de vigueur et de visibilité par les musulmans modérés ?
Lorsque des intégristes catholiques viennent prier d’une façon grotesque devant l’Assemblée nationale, Canal+ est là pour les moquer dans les plus brefs délais, et toute l’intelligentsia avec, notamment des catholiques. Or aujourd’hui, au pays de Voltaire, plus personne n’oserait monter la pièce Mahomet.
N’y a-t-il pas de quoi être inquiet quand on sait, par exemple, que le cheikh Al-Qaradaoui, qui fut accueilli avec vénération par les manifestants de la place Tahrir pendant toute la révolution égyptienne, s’est rendu célèbre par des propos d’une grande violence contre les Juifs, contre leur “arrogance”, estimant qu’Hitler leur avait “administré une bonne leçon” ? Pourquoi les médias font-ils comme s’il ne se passait rien ? Pourquoi n’entend-on pas Christiane Taubira user de son éloquence, remarquable (reconnaissons-le), pour dénoncer cela ? Le prétexte de l’utilisation du problème par l’extrême droite et de la peur de la stigmatisation n’est que l’expression d’un manque de courage.
La place de l’islam en France (…) est une des questions majeures qui sont posées en ce début de siècle à quiconque a encore un peu d’espoir pour le pays de Saint Louis, et qui croit que le pouvoir politique peut encore quelque chose.
Car la mondialisation libérale s’en moque : que nous sombrions en tant que peuple, que nous n’ayons plus de destin commun, que ne continue pas ce qui a été entrepris depuis six ou sept siècles n’a aucune importance du moment que les échanges commerciaux continuent.
La France manque d’un chef, d’un cap, d’une envie, d’un désir. (…) Elle ne se vit plus comme une nation fière, comme une vieille terre glorieuse, forte, auréolée de mille victoires, militaires et architecturales, musicales, littéraires. Elle ne sait pas comment combattre dans la globalisation (…)
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