Tribune de Michel Rocard, ancien premier ministre, président du conseil d’orientation scientifique de Terra Nova, sur l’intervention française au Mali.
Nous défendons surtout, des peuples désireux de vivre en paix et de vérifier que leur religion leur permet parfaitement de respecter et de cohabiter avec ceux qui ne prient pas comme eux.
On se souvient de la France. Naturellement ce dont on se souvient là n’est pas l’ensemble des outrages de l’autorité coloniale aux pouvoirs et aux intérêts économiques locaux… Ce dont on se souvient, c’est que le colonisateur respectait la religion, et que la France a une armée. […]
Nous défendons certes quelques centaines de nos concitoyens, et de maigres reliefs d’intérêts économiques qui furent autrefois coloniaux. […]
Bien au delà du Sahel, cela concerne toute l’Afrique et notre propre territoire. C’est un problème de civilisation.
Le Prophète n’a jamais édicté l’ordre de tuer des non croyants, bien au contraire. En urgence et en anticipation de nécessaires décisions religieuses ce sont les pouvoirs civils qui sont en charge. Et faute de pouvoir faire autrement devant un problème devenu militaire ils demandent à la France son aide militaire pour une mission qui consiste, au Sahel d’abord à rendre de nouveau possible la cohabitation des chrétiens et des musulmans. […]
Le Monde