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Un rapport commandé par Matignon dresse un bilan accablant de la politique d’intégration menée depuis 30 ans. Mais ce rapport poursuit la même erreur de raisonnement en considérant que l’intégration relève principalement de facteurs socio économiques plutôt que culturels.

Atlantico : Dans un état des lieux commandé par Matignon, le conseiller d’Etat Thierry Tuot dénonce les politiques d’intégration menées par l’Etat depuis 30 ans. Quelles sont les raisons pour lesquelles l’intégration fonctionne mal aujourd’hui ?
Malika Sorel : Le rapport accuse en réalité l’État de n’avoir en quelque sorte rien fait pour l’intégration et d’avoir coupé les moyens à l’intégration. L’accusation est à mes yeux infondée car, bien au contraire, l’État n’a eu de cesse de consacrer des montants considérables à ce sujet qui est même devenu l’une des obsessions de la classe politique.

Peut-on ainsi dire que les 43 milliards injectés en dix ans dans la rénovation urbaine, ce n’est rien ? Peut-on considérer comme négligeables les près d’un milliard d’euros qui sont investis chaque année dans l’éducation prioritaire, chiffre qui avait été rendu public dans un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale ?

Peut-on balayer d’un revers de main tout ce qui a été injecté dans tous les programmes ZFU, ZUS, Halde, plan égalité des chances, ACSÉE, préfets à l’égalité des chances, cordées de la réussite, internats d’excellence, commissariat à la diversité, Plan espoir banlieues, Contrats d’Accueil et d’Intégration, et à présent les emplois dits « d’avenir » ? Sans compter le financement d’associations avec l’argent public, et le manque à gagner lorsque des acteurs publics cèdent des terrains pour 1 euro symbolique par le biais de baux emphytéotiques.

Si l’on faisait la somme de tout l’argent public consacré à ce sujet, on en conclurait, au vu du faible retour sur investissement, qu’on le verse dans un puits sans fond. Dans mon dernier livre, j’avais évoqué l’image du châtiment du tonneau des Danaïdes. (…)

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