Pour l’historien Jean-Yves Le Naour, le feuilleton «Plus belle la vie» est «relativement audacieuse».
Au centre du récit, on trouve le vivre-ensemble, le rejet du communautarisme, la promotion de ce que l’on appelle la «diversité», et ce n’est pas un hasard si la plupart des couples de «Plus belle la vie» sont mixtes.
Feuilleton narrant les aventures des habitants d’un quartier marseillais, «Plus belle la vie» rassemble chaque jour 5 à 6 millions de Français. Alors que beaucoup la taxe de série ras-des-pâquerettes, comment explique-t-on ce succès populaire ? L’historien Jean-Yves Le Naour s’est intéressé au phénomène dans « Plus belle la vie : la boîte à idées », ouvrage à paraître le 13 février. Il nous raconte.
On y voit des jeunes filles avorter, des homosexuels en veux-tu en voilà, une apologie de l’amour libre et du métissage, des plaidoiries pour les sans-papiers, etc.
Même la question de l’islam, minée par la propension des fondamentalistes à parler au nom de tous les musulmans et à jeter l’anathème à tout ce qui ne correspond pas à la vulgate rigoriste, est abordée dans le feuilleton. […]
Les scénaristes ont même poussé la perversion démocratique jusqu’à faire tomber amoureux un flic raciste et une policière beurette. […]
L’amour, c’est plus fort que tout ! On comprend alors la fureur de l’extrême droite et des islamistes sur les réseaux sociaux, qui digèrent mal l’homosexualité de personnages récurrents et l’apologie de la liberté à disposer de son corps, mais qui supportent encore moins le spectacle de la mixité sociale et ethnique. Une vue de l’esprit, un mensonge, une perversion, de la propagande, voilà ce qu’ils disent de « Plus belle la vie ». […]
Alors que les opposants au mariage pour tous défilaient dans la rue, que voyait-on dans « Plus belle la vie » ces dernières semaines ? Une jeune fille qui découvrait l’amour avec une camarade. […]
Le Nouvel Obs