Dans l’ouvrage «Agissons avant qu’il ne soit trop tard», à paraître jeudi 14 février, l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, d’origine tunisienne, tire la sonnette d’alarme. Témoin de la montée en puissance du radicalisme islamique en France, l’homme appelle à la prise de conscience de la dérive criminelle de jeunes musulmans. Metro l’a rencontré. Madjid Messaoudene, conseiller municipal Front de gauche de la ville de Saint-Denis (93) lui répond.
L’imam tire, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme. «Avant qu’il n’y ait d’autres Mohamed Merah, lance-t-il, avant que le front national ne l’emporte, avant que les sites internet radicaux ne récupèrent nos jeunes»
Connu pour ses positions modérées et sa volonté de dialogue avec les juifs, sa vie est aujourd’hui menacée. Des salafistes ont promis sa mort. C’est d’ailleurs talonné par des policiers en civil, dans un bureau verrouillé, que l’imam nous raconte son combat.
Et l’angoisse perpétuelle qui l’accompagne. «Qu’ai-je donc fait ? nous lance-t-il. En parlant des juifs, de leur histoire, de la Shoah, je veux lutter contre les racismes, et au final nous protéger aussi, nous, musulmans. Mais j’ai été pris pour ennemi». […]
Il y a six millions de musulmans en France, qui vivent pleinement leur foi, en paix. Je m’exprime au nom de cette majorité silencieuse.
Madjid Messaoudene :
« Dans tout son livre, on a l’impression que tout jeune garçon musulman un minimum impliqué dans la religion est potentiellement dangereux. Or c’est cela qui fait le lit des extrêmes. Marine Le Pen n’a plus qu’à venir sur un plateau de télévision et dire : ‘je vous l’avais dit !’»
On ne peut pas demander à des jeunes musulmans d’être fiers d’être français quand tous les jours on les regarde comme des étrangers, quand on accorde pas le droit de vote à leurs parents, quand le FN fait 20%.[…]
«Dans ce livre, on se trompe de problème. On stigmatise une religion en particulier, mais en vrai la République a mis au banc des millions de jeunes. Le vrai danger, ce n’est pas tant la dérive islamique que l’explosion sociale qui pointe et qui crée la violence, quelle qu’elle soit».
Métro