L’hôtel de la Marine, le siège de la Caisse des dépôts et consignations, le quartier de la Goutte d’Or… Le temps d’une matinée pluvieuse, jeudi 14 février, la première édition du “Colonial tour” s’est écartée des circuits touristiques traditionnels de la capitale. A la manœuvre, sifflet rose autour du cou, Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN).
Pour lancer la huitième édition de la Semaine anticoloniale et antiraciste, il a imaginé ce tour conduisant une vingtaine de journalistes devant des lieux emblématiques et parfois méconnus de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation.
“Il y a finalement peu de lieux à Paris pour commémorer cette mémoire, explique-t-il. Ce qui manque le plus cruellement, c’est un musée de l’esclavage.
Il y a bien le mémorial de Nantes ou une salle dans un musée à Bordeaux, mais ce crime contre l’humanité a ‘profité’ à toute la France. Un musée de l’esclavage aurait donc toute sa place à Paris.”
[…] “Certains bâtiments ici ont une richesse assise sur le sang des esclaves, lance Jacques Boutault, le maire (EELV) du 2e arrondissement.”
Décoloniser les imaginaires des Français, c’est lutter contre le racisme. Une cause gagnée dans les textes, pas dans la vie de tous les jours.”
[…] “Nous voulons que la France s’engage sur une politique de réparation”, assène le président du CRAN.
Il fait état de “discussions tendues” avec Matignon sur ce sujet et déplore que la réunion interministérielle sur la question des réparations qui devait se tenir avant le 8 novembre 2012 “n’ait toujours pas eu lieu”.
“On aurait également pu aller à Vincennes pour se remémorer les expositions coloniales et les zoos humains qui étaient mis en place à Paris pour divertir et raconter les colonies”, lance l’historien Pascal Blanchard devant les Invalides. […]
Le Monde
(Merci à Lillib)