Les hôteliers qui accueillent des familles demandeuses d’asile commencent à perdre patience. Faute d’être payés, ils mettent ces familles à la porte.
«La facture s’élève à 15 000 € pour cette famille. Mais si je cumule tout, je suis à 30 000 €». Une somme pour cet hôtel qui au fil des ans a quasiment dédié son établissement aux demandeurs d’asile. Car disons-le, pour ces établissements, l’affaire est aussi rentable. Des nuitées payées 365 jours sur 365. Entre 1 000 ou 2 000 € par mois. «Mais à la moindre difficulté, la préfecture nous laisse tomber», poursuit Thierry Dallas.
«Le patron de l’hôtel est arrivé et nous a dit : il faut partir ! Sans travail, sans allocation logement, maintenant sans maison, c’est une catastrophe. Quand on appelle le 115, on nous répond toujours la même chose : il n’y a pas de place«». Cet homme kosovar, sa femme et ses deux enfants de 3 ans et 6 mois, ont échoué dans la rue hier matin. Scénario presque identique pour cette femme guinéenne et son enfant. Quand elle est revenue de courses, ses affaires avaient été rassemblées et on lui a demandé de quitter l’hôtel Richebourg. Dans un autre établissement, l’hôtel Astoria, une autre famille avec un enfant handicapé a connu un sort identique. […]
Le point commun entre ces trois détresses ? Elles sont toutes demandeuses d’asile et bénéficient, pendant la période d’examen de leur demande, d’un droit d’hébergement. Depuis plusieurs années, les hôtels sont appelés à la rescousse par la préfecture qui finance. Les centres d’accueils spécialisés ne pouvant plus répondre à une explosion de la demande. Un dispositif très onéreux pour l’État et évidemment inadapté pour des familles migrantes qui vivotent dans quelques mètres carrés pendant plusieurs mois sans même pouvoir cuisiner. […]
Ouest-France (Merci à Montblanc)