Editorial du Monde du 23 février 2013.
L’armement de l’opposition n’est donc pas incompatible avec une solution négociée pour parvenir à l’éviction du clan dirigé par Bachar Al-Assad et éviter un chaos destructeur pour toute la région. C’est au contraire un outil au service de la diplomatie.
Près de 100 morts à Damas dans les attentats perpétrés jeudi 21 février, les plus sanglants dans la capitale syrienne depuis le début du soulèvement, il y aura bientôt deux ans. Qui s’en soucie encore ? […]
Depuis que l’impasse diplomatique créée à l’ONU par l’alignement russe sur les positions du régime syrien a été constatée, les Etats-Unis et les Européens ont baissé les bras. Même s’ils peuvent s’en défendre, ils ont abandonné les révolutionnaires syriens à une guerre asymétrique – face à une armée qui continue de recevoir un soutien logistique et matériel iranien et russe.
Leur principal argument est connu : approvisionner une Armée syrienne libre en armes susceptibles de soutenir la comparaison avec la puissance de feu du régime, c’est prendre le risque de voir ces armes retournées contre eux, le jour venu, par les groupes djihadistes qu’aimante la nouvelle zone grise du Proche- Orient. Cet argument serait convaincant si la paralysie actuelle ne produisait pas ce qu’ils veulent éviter : le développement continu de groupes armés fondamentalistes financés par certains pays du Golfe. […]
Le Monde