“Rarement aussi accablant pour un accusé”. “Egocentrique”, “narcissique”, “tyrannique” et “sadique”, “pour qui la castration chimique est particulièrement indiquée”. Si tous les experts s’accordent sur son profil de “psychopathe dangereux”, sur “son absence totale de remise en question” fort d’ “un coefficient d’insincérité de 68 %”, leurs conclusions se sont opposées hier autour de deux questions : ‘Est-il réinsérable ?’, ‘Est-il pervers ?’ « Pas assez intelligent pour l’être” affirme l’un d’eux. « Je suis optimiste . Ce n’est pas un serial violeur. Et puis la dangerosité des psychopathes s’amenuise avec l’âge, vers 60 ans”. “Sa structure perverse n’est pas curable” rétorque un autre. “Mais ce n’est pas Guy Georges !”, tempère l’avocat de la défense Me Benyoucef.
Dans le box de la cour d’assises, Boubaker Lammari, 48 ans, rejugé depuis hier pour le viol d’une jeune femme particulièrement vulnérable en février 2009 à Béziers, chemise blanche immaculée à col mao, un œil clos rendu aveugle, se rebelle à la lecture du rapport d’un psychiatre. “Je ne me vois pas comme prédateur, délinquant sexuel, détraqué ou complètement cinglé. Pour toute chose, en amour comme dans la vie, je prends mon temps. Rien ne me correspond là-dedans !”.
Boubaker Lammari continue de nier en bloc. Toujours “désarmé” et “dépassé” face aux événements qui ont jalonné son existence. Issu d’une fratrie de sept, Boubaker Lammari raconte “une enfance heureuse”. “Très bon élève” et “très grand sportif”, sa trajectoire aurait été coupée à 13 ans. Renversé par une voiture. “45 jours de coma” “2 mois de rééducation”. A 16 ans, il arrête l’école, cherche du travail (il multipliera les formations de soudeur, ambulancier… sans jamais décrocher un diplôme) et “plonge dans la délinquance”. “Des maladresses de jeunesse”.
La première : “Je suis allé me baigner avec une fille de mon ancienne cité. Après ça, elle m’a accusé de viol”. Bilan : 8 mois ferme pour ‘attentat à la pudeur’. La deuxième : 20 ans de réclusion criminelle en 1993 pour le ‘meurtre avec actes de torture et de barbarie’ d’une prostituée “découpée pour que ça tienne dans un sac”. Il purgera 13 ans de prison.
Aujourd’hui, troisième crime, il réfute les faits pour lesquels il comparaît et pour lesquels il a été condamné à 30 ans de réclusion en première instance. En appel, il a été condamné ce mardi après-midi à 15 ans de prison.
L’indépendant
Merci à DANY