En 2010, Rachid, 33 ans aujourd’hui, est un enfant des Tarterêts, une cité sensible de Corbeil (Essonne). Il a participé à la campagne de Jean-Pierre Bechter, bras droit du sénateur UMP Serge Dassault et élu à la mairie de Corbeil-Essonnes. En janvier, le jeune homme, qui travaille dans une entreprise de transport, a été victime d’une tentative d’homicide, dont un juge d’Evry a été saisi.
Devant les enquêteurs, Rachid Toumi a fait le lien entre son agression et les pratiques électoralistes de l’équipe Dassault-Bechter, sur lesquelles se penche la justice.
A la suite à un signalement Tracfin (organisme du ministère des Finances, chargé de traquer des mouvements de fonds suspects), une enquête préliminaire a été ouverte en 2010 sur des mouvements de fonds suspects en marge de la campagne électorale. Une autre enquête préliminaire, ouverte l’an dernier, s’intéresse à des « tentatives d’extorsion de fonds en bande organisée » et à des prêts consentis par Serge Dassault (l’industriel de la défense et de l’aéronautique est la 5e fortune de France, avec près de 10 Mds€) sous forme de virements bancaires. Enfin, une instruction a été ouverte au printemps 2012, à la suite de plaintes pour « appels malveillants » et « tentatives d’extorsion de fonds » déposés par les enfants Dassault.
(…) La semaine dernière, un homme a été victime d’une fusillade à Corbeil. Il a été grièvement blessé. Cela vous inquiète-t-il ?
Bechter a fait des promesses. Il ne les a pas tenues. Et, aujourd’hui, on est en train de s’entretuer. Qui sera le prochain ? Est-ce qu’on doit se taire ? Je les ai aidés à avoir un siège de maire. Si je parle, aujourd’hui, c’est parce que je n’ai plus rien à perdre. Corbeil, c’est devenu un système mafieux. L’argent de Dassault a tout pourri. Le jour où Dassault partira, les problèmes cesseront.
Le Parisien