L’identité de l’acheteur n’a pas été révélée, mais le montant de la vente porterait sur 40 milliards de Yens (325 Millions d’Euros), ce qui représenterait au prix du marché d’environ 33 euros la livre (soit 450 grammes d’U3O8) un stock d’uranium équivalant à 4500 tonnes ; cette quantité représente environ une demi-année de consommation nationale Japonaise ou encore l’équivalent d’un dixième de la production mondiale de ce minerai (chiffres 2010).
Dans un contexte d’offre dominante, l’opération a très certainement dégagé une nouvelle moins-value comptable, le stock revendu l’ayant obligatoirement été largement en-dessous du prix du marché.
Le prix de l’uranium ne cesse de baisser régulièrement depuis la catastrophe de Fukushima-Daiichi, la demande mondiale étant en berne et la production croissante, particulièrement avec l’entrée sur le marché en 2009 du minerai extrait du Kazakhstan, une exploitation qui représente aujourd’hui le quart de la production mondiale et noie littéralement le marché sous l’offre.
Côté demande, les réacteurs Japonais stoppés 2 et leur redémarrage éventuel s’avérant plus que jamais incertain, les opérateurs Japonais se trouvent confrontés à des pertes d’exploitation importantes auxquelles s’ajoute pour Tepco les énormes charges liées à l’accident de Fukushima, des montants colossaux difficilement compensés par la nationalisation partielle de l’entreprise.
La JAPC exploite par ailleurs le complexe nucléaire de Tsuruga dont l’avenir est particulièrement incertain du fait de sa localisation sur une zone sismique active. Dans une telle conjoncture, les électriciens Japonais n’avaient en fait guère d’autre choix que de revendre une partie de leur “trésor de guerre”.
Autant pour la “résurgence nucléaire” que certains analystes associaient récemment au retour du PLD 3 aux affaires du pays, un feu de paille qui n’a pas résisté longtemps à la tendance bien affirmée de déconfiture de l’industrie nucléaire mondiale.
Gen4