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19 janvier 2013

(Merci à Antiumps)
Près de 20 ans plus tôt, le 29 octobre 1994, j’ai écrit un article d’opinion au sein du COR sur l’échec scolaire et le comportement criminel de beaucoup de garçons marocains . Cet article pourrait donc à nouveau se trouver dans ce journal. Rien n’a changé.
4 ministères et 22 municipalités à fort pourcentage d´habitants marocains ont décidé en 2009 d´améliorer la situation des jeunes Marocains. 30 millions d´euros ont été investis. Et quel est le résultat selon le rapport de l’Institut de recherche Risbo de l’Université Erasmus ? Le pourcentage de jeunes Marocains qui quittent l’école sans diplôme a augmenté de 2009 à 2011 de 5,8 à 6,2 %. La délinquance juvénile depuis 2009 en général a légèrement diminué. Pourtant, les jeunes Marocains sont autant représentés qu´avant le début du projet.
Pourquoi est ce seulement la jeunesse marocaine qui se conduit bien plus mal et pose des problèmes supplémentaires? Ceci est dû en partie à l’éducation et en partie en raison de l’insuffisance de l´appareillage des enseignants.
La recherche sur l’éducation a montré qu’une attitude peu indulgente envers un comportement indésirable, couplé avec une sanction modérée,contribue à un développement affectif équilibré de l’enfant. Beaucoup indulgence accompagnée d’une grosse punition a plus un impact négatif sur cette évolution et est une source importante d’agressivité. Alors que le premier modèle d´éducation est très présent chez les Chinois, le style d´éducation marocain est surtout marqué par le second modèle d´éducation.
La nécessité pour les (futurs) parents de donner le modèle d´éducation exigé est insuffisamment intégré par la classe politique et le gouvernement. La politique publique à ce sujet n´est pas encore bien réglée.. Compte tenu des chiffres alarmants de la criminalité des jeunes, le plus souhaitable est d´investir dans des cours d´éducation des enfants, en particulier chez les immigrants de sociétés non occidentales telles que les Marocains.
Écart entre les normes et les valeurs
Pourquoi les jeunes Marocains obtiennent de moins bons résultats à l’école et sont surreprésentés dans le circuit criminel? C’est parce qu’il y a une contradiction forte entre les valeurs de la famille dans laquelle ils grandissent et celles de l’école et de la société d’autre part. Les trois quarts des migrants marocains viennent d’une partie sous-développée et isolée de la campagne traditionnelle. L’écart entre les normes et les valeurs de de leur monde et les autres est de ce fait immense, autant pour les migrants de la première génération que de la deuxième génération. L´état de confusion produit par cet écart mène à un comportement agressif.
Le respect et l´autorité d´un professeur ou d´un agent néerlandais est basé sur la persuasion , la rencontre, et une posture égalitaire. Pour les jeunes Marocains des facteurs complètement différents jouent un rôle: des règles strictes, l’autoritarisme, les punitions sévères, l’obéissance aveugle et la discipline, l’âge, le sexe et la force sont d’une grande importance. Ces jeunes croient aussi: «Si vous n’êtes pas aussi strictes que mon père, je ne vous prends pas au sérieux. »
Une complication supplémentaire est que les règles qui doivent être acceptées sans discussions, à la manière forte, du Maroc ne peuvent être appliquées telles qu´elles ici. Ca n´échappe pas aux jeunes Marocains. L´adage “l´occasion fait le larron” prend ici toute sa profondeur.
Confiance en soi
Oú doit-on chercher la solution à ce problème ? Pas avec des injonctions du genre «respect mutuel», «faire preuve de compréhension», «émancipation » et « processus de démocratisation». Parce que avec ça vous ne rappelez pas les jeunes Marocains à l´ordre et ne les menez pas vers de bons résultats scolaires et un bon comportement . A l´école l’enseignant est déterminant pour l´enseignement et (en partie) pour l’éducation . «L’élève dans les mains d’un éducateur est comme l’argile dans les mains de l’artiste,« me suis-je efforcé d´imprimer dans la tête des stagiaires que j´ai eu l´occasion d´accompagner dans le cadre de leurs études pour devenir professeurs (au Maroc, en Israël et aux Pays-bas).
L’incohérence des normes et de l’écart énorme entre l´en-soi et le monde extérieur conduit à beaucoup d’incertitude à la fois pour l’enseignant et l’élève. Il est donc nécessaire de renforcer leur confiance en soi. Ceci peut être réalisé en fournissant des savoirs systématiques et éclairages sur cette différence entre l´en-soi et le monde extérieur.
Un exemple. Regarder l´autre quand il vous parlez avec lui est exigé dans le cas où c´est un prof occidental mais interdit si c´est votre propre père marocain. En expliquant le comment et le pourquoi aux élèves marocains et à leurs profs on peut supprimer beaucoup de malentendus… Ceci peut être appliqué à beaucoup de situations.
L’expérience a montré que le comportement agressif diminue à mesure que les doutes et les incertitudes de l’enseignant et des élèves diminuent en donnant des explications sur les différentes manières de se comporter sur ces sujets dans les mondes occidental et marocain.
Alors le problème marocain ne sera pas aussi gros dans 20 ans qu’il ne l´est depuis 20 ans
Volkskrant.nl (merci à Fsedouche pour la traduction express)
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