Fdesouche

Jusqu’à 500 chômeurs par conseiller. Le chiffre, impressionnant, est dénoncé par la dizaine de conseillers de l’agence Pôle emploi de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui se sont mis en grève vendredi 1er mars. Café et croissants à la main, ils ont distribué dans le froid des tracts aux chômeurs toute la matinée pour expliquer leur mouvement qui vise à obtenir plus de moyens dans cette agence.

Nous avons environ 20 % de nos chômeurs qui ne parlent pas français. Nous ne pouvons malheureusement pas faire grand chose pour eux”, explique un conseiller.
«La réforme nationale part d’une bonne logique mais ici, elle est déclinée à l’opposé, c’est absurde, ajoute Mouloud, conseiller chargé du suivi renforcé des chômeurs. Le directeur de l’agence m’a demandé de prendre des personnes employables rapidement pour qu’on ait des résultats. Je n’ai que 40 chômeurs à suivre et la plupart n’ont pas de problème pour trouver du travail.» La situation particulière de Saint-Denis, avec son immigration et sa pauvreté élevées, explique probablement en partie cette application déformée de la réforme. […] «C’est une agence hors norme, même si la situation se retrouve dans plusieurs villes du 93», convient Khalid Makhout, délégué Force ouvrière Ile-de-France à Pôle emploi. « Mais pourquoi ne mettent-ils pas plus de moyens dans ces agences qui ont en plus des populations difficiles ? Il y a autant de conseillers à Saint-Denis qu’à Puteaux [banlieue chic des Hauts-de-Seine], qui a quatre fois moins de chômeurs, de surcroit souvent des cadres, alors qu’ici nous avons des gens sans diplôme», estime-t-il. […] Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux