Laurent Obertone et Marie Gillois, chacun à leur manière, décrivent les violences urbaines contemporaines. Selon eux, ce qui est rapporté comme « faits divers » (un euphémisme pour limiter la portée du phénomène), généralement perpétrés par des « jeunes » (un autre euphémisme qui ne fait plus illusion), atteint des niveaux intolérables.
Consommation de joints, insultes racistes, intimidations et violences physiques font le quotidien de ces immeubles où les filles sont cloîtrées et certains appartements squattés. (…) Il en ressort toutefois le portrait d’un univers sordide de « brutalité sauvage » où les « racailles » se moquent bien des « bolos » (les blancs, les pigeons) même lorsqu’ils viennent leur acheter de la drogue.
[…] Marie Gillois, dans un ouvrage au style original – mi-description, mi-lettre à son fils Louis -, relate son expérience d’habitante contrainte dans une cité HLM de l’est parisien. Divorcée d’un mari converti à un islam rigoriste, elle se retrouve seule pour élever ses quatre enfants. Elle trouve un cinq-pièces, dont pas grand monde ne veut. Et c’est le début d’une descente en enfer, un enfer tenu par des jeunes « grands, musclés, imposants, très noirs de peau » qui font leur commerce et leur loi dans le quartier.
Il n’y a presque pas de jugement chez Gillois, juste de la description froide. Les « jeunes » tiennent leur mur, comme ils disent, pour faire vivre leurs trafics. […]
Les Echos
“Conte de la barbarie ordinaire”, le livre de Marie Gillois, est disponible sur Amazon
(merci à Agasias)