Débâcle complète pour les « nouveaux Italiens », comme les appelle le site immigrationniste Stranieri in Italia. Aux dernières élections régionales, tous les candidats « issus de la diversité » ont été battus.
Le fait est d’autant plus significatif que le système électoral italien comporte, pour les régionales, un « vote préférentiel » (voto di preferenza) : l’électeur vote pour une liste mais peut ajouter le nom du candidat qu’il souhaite favoriser ; l’attribution des sièges se fait à la proportionnelle entre les listes, et en fonction du nombre de préférences à l’intérieur de chaque liste (ce système a été abrogé pour les législatives, où les listes sont bloquées : les sièges sont attribués selon l’ordre de la liste). Ajoutons que chaque région est divisée en provinces et que le vote se fait sur des listes provinciales.
La coalition de gauche rassemblée autour du Parti démocrate a gagné les élections dans le Latium, dont son candidat, Nicola Zingaretti, est le nouveau président. Mais elle n’est parvenue à faire entrer au conseil régional aucun de ses candidats de la « diversité », pas même le Congolais Jean-Leonard Touadi, tête de liste du Parti Démocrate pour la province de Rome, ancien adjoint au maire dans la précédente municipalité de gauche et ancien député. Avec ses 6.700 préférences , il arrive en 7ème position dans la circonscription, alors que la liste n’obtient que 6 élus : le mieux élu a obtenu 12.800 préférences.
Ferdes Abderrezak, « d’origine algérienne, représentant de la communauté islamique de Rome », également candidat sur la liste du Parti Démocrate dans la capitale, n’a reçu que… 130 préférences. Françoise Kankindi, présidente de l’Association Bene-Rwanda, qui se définit comme « Africaine, Rwandaise et Italienne », et entendait lutter contre « le préjugé et la discrimination » anti-immigrés, se présentait pour sa part sur une liste de gauche parallèle (le dédoublement s’explique par les complications du système électoral), la « liste civique Nicola Zingaretti » : elle a recueilli 400 préférences. La gauche a a fortiori échoué à faire élire des candidats d’origine non-européenne (pakistanaise, rwandaise, camerounaise…) dans la région Lombardie, où elle est minoritaire. […]