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La deuxième place obtenue vendredi 1er mars par le parti anti-européen UKIP (United Kingdom Independence Party) lors de l’élection législative partielle d’Eastleigh (sud de l’Angleterre) a provoqué une tempête politique outre-Manche. Avec 28 % des voix, celui-ci arrive presque trois points devant les conservateurs, relégués à la troisième place.

Cela vient confirmer la percée de l’UKIP enregistrée dans les sondages depuis six mois. Lors du précédent scrutin législatif, en 2010, il n’avait recueilli que 3,6 % des voix dans cette circonscription.

L’élection partielle, provoquée par la démission d’un député, n’est certes pas représentative de l’ensemble du Royaume-Uni : la circonscription est dominée par les libéraux-démocrates, qui ont réussi à conserver leur siège, et les travaillistes y sont relégués à la quatrième place. L’humiliation n’en est pas moins vive pour le premier ministre conservateur David Cameron : il était venu en personne faire campagne à Eastleigh.
Sa récente promesse de tenir un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE), qui était censée dégonfler la “bulle UKIP”, n’a visiblement pas fonctionné. Elle semble au contraire avoir apporté de l’oxygène à ce petit parti, qui milite pour sortir de l’UE. Traditionnellement, l’UKIP n’enregistre de bonnes performances que pendant les élections européennes, avant de retomber dans l’oubli. Pas cette fois-ci : ce résultat est le meilleur score de son histoire pour une législative.
“LES TROIS GRANDS PARTIS SONT TOUS SOCIAUX-DÉMOCRATES”
Son succès dépasse cependant la simple opposition à l’Europe. Il surfe aussi sur le rejet des partis traditionnels.

“Nos électeurs regardent les trois grands partis et voient qu’ils sont tous sociaux-démocrates et qu’il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre eux sur leurs politiques”, affirmait dimanche à la BBC Nigel Farage, le chef de file de l’UKIP.

Lui se veut le tenant des valeurs de la droite traditionnelle : nationaliste, opposé à l’immigration et à l’UE, sans franchir la barrière du racisme. Il est également contre le mariage homosexuel, en faveur d’une baisse de la fiscalité sur les petites entreprises, sceptique sur le réchauffement climatique… Cela explique sa popularité auprès de l’aile droite des tories.

Nigel Farage est d’ailleurs un ancien conservateur, qui a démissionné pour protester contre la signature du traité de Maastricht en 1992 par John Major, alors premier ministre.

Le Monde

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Les libéraux-démocrates ont conservé jeudi leur siège de député d’Eastleigh, dans le sud de l’Angleterre, infligeant une défaite cinglante au premier ministre David Cameron, dont le Parti conservateur n’est arrivé qu’en troisième position derrière les nationalistes du petit parti UKIP.
Selon le président du bureau de vote, les libéraux-démocrates du candidat Mike Thornton ont obtenu 13 342 voix, soit seulement 1 771 de plus que la représentante de l’UKIP, Diane James, arrivée seconde avec 11 571 voix, la conservatrice Maria Hutchings n’arrivant que 3e avec 10 559 voix. “Cette nuit est une grande nuit pour les libéraux-démocrates sur le plan national. Un signal fort de soutien a été adressé à Nick Clegg”, a déclaré M. Thornton.
[…] “ÉNORME CHOC”

En fait, c’est le parti UKIP, l’outsider nationaliste, anti-immigration et anti-européen, qui, en capitalisant sur le désenchantement des électeurs, a remporté la deuxième place. “Si nous arrivons en troisième position, ce serait une crise”, avait jugé jeudi sur la BBC le conservateur David Davis. Signe de l’enjeu du scrutin, David Cameron et Nick Clegg, avaient fait le déplacement à Eastleigh.

[…] L’UKIP Diane James a estimé que sa deuxième place constituait “un énorme choc” qui montrait que le parti était devenu une force majeure du monde politique britannique.

Quant au chef de l’UKIP Nigel Farage, il a estimé que la focalisation de Cameron sur “les éoliennes et le mariage gay au lieu de s’occuper de la libre entreprise et des affaires, l’avait privé d’une partie de ses soutiens dans les fiefs du parti”.

Le Monde

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