Article du Monde sur la sérénité de François Hollande malgré les difficultés qui s’accumulent pour les Français et les enquêtes d’opinion qui, semaine après semaine, lui sont défavorables.
Addendum : C’est un agenda terrible. Au long des prochains mois, le gouvernement va devoir endosser une impressionnante série de mesures impopulaires.
L’exécutif a commandé une salve de rapports pour l’orienter dans les coupes à opérer dans les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale, dont les allocations familiales et les aides aux entreprises. Il doit aussi rendre des comptes à Bruxelles au printemps.
Le chef de l’État, qui ne s’est plus exprimé devant les Français depuis la traditionnelle allocution de fin d’année, a demandé aux membres du gouvernement de ne pas inquiéter le pays.
«Nous devons être mendésistes, dire la vérité sur la situation du pays, et tenir un discours churchillien. Nous ne sommes pas là pour être aimés mais pour redresser.» (Un membre du gouvernement)
Le JDD
Si la sérénité demeure, c’est enfin parce que le président, lors de ses déplacements, n’a pas observé d’hostilité particulière à son égard. «Regardez comment les gens étaient avec lui au salon de l’agriculture. Ils lui disent qu’ils sont inquiets, bien sûr, mais il n’y a pas de rupture du lien de confiance.»
Face à ceux qui, dans la majorité, le pressent d’adopter un ton qui colle à l’état moral d’un pays de plus en plus à cran, le président oppose pour l’instant une fin de non-recevoir. D’abord parce qu’il n’entend pas conforter les Français dans un pessimisme qu’il juge délétère : en privé, le président fait ainsi remarquer que la France n’est ni la Grèce, ni l’Italie, ni l’Espagne, qu’elle dispose de nombreux atouts, et que c’est de cela qu’il doit parler. «Un optimisme lucide, oui, une dramatisation à outrance, non», résume un conseiller. […]
Le Monde