Mardi, 15 heures : une centaine de policiers débarquent au Clos La Rose, une cité du 13e arrondissement dans le nord de Marseille, gangrénée par le trafic de drogue. La brigade des stups entre dans le hall 41, une cage d’escalier dans laquelle les habitants ont déserté au profit des dealers. Deux charbonneurs, ces revendeurs au pied des immeubles, se sont réfugiés au quatrième étage, dans un appartement squatté par des trafiquants.
La porte est blindée. Après plusieurs coups de bélier, elle cède, éventrée, et les deux jeunes sont menottés. Pendant ce temps, d’autres adolescents, lunettes de soleil et capuche enfoncée, ont déserté la cité et rôdent au loin. Des chiens renifleurs de drogues ou d’armes font le tour des caves.
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Au deuxième jour de l’opération, les CRS sont postés aux entrées de la cité. Un motard qui essaie de se soustraire au contrôle est interpellé et dépisté positif à la drogue. “Probablement un acheteur venu s’approvisionner”, dit le commissaire divisionnaire, Fabrice Gardon, l’un des conseillers du préfet de police, expliquant qu’il s’agit “d’asphyxier le trafic en dissuadant les consommateurs”.
Pendant ce temps, les fonctionnaires de la Paf contrôlent boucherie, bar-tabac ou marchands de kebabs. Plusieurs procédures pour travail dissimulé sont dressées.
On s’attaque à tout ce qui ne respecte pas la loi”, souligne le commissaire Gardon. “Après la phase répressive, il y a une phase dissuasive (…),
la troisième phase, c’est l’amélioration du cadre de vie : on travaille avec le bailleur pour qu’il puisse faire les travaux impossibles habituellement. Avec la police municipale, on enlève les épaves de voitures”, explique le policier.