Au 1er janvier 2013, 94 personnes ont été transférées d’Alcatel-Lucent chez Ericsson suite à la décision d’Orange de changer de partenaire pour la maintenance de son réseau de téléphonie mobile.
Deux mois plus tard, près d’un tiers a été licencié. «29 collaborateurs ont vu leur contrat résilié, confirme Lars Bayer, porte-parole d’Ericsson. Les activités de six d’entre eux seront transférées en Roumanie.» Et rien n’indique que l’hécatombe s’arrête là: «Nous sommes encore en train d’évaluer comment nous pouvons gérer le réseau d’Orange le plus efficacement possible.»
«Alcatel avait déjà délocalisé une partie des tâches, mais Ericsson va plus loin», constate amèrement l’un des employés concernés. Transférés, remplacés par des travailleurs de l’Est puis licenciés, les ex-employés d’Alcatel-Lucent pensaient avoir tout vu. Mais le coup de grâce était encore à venir…
«Au cours des trois mois qui nous reste à travailler chez Ericsson, on nous demande d’aller en Roumanie pour, selon leurs termes, achever un transfert de compétence», rage un autre collaborateur. Le premier message reçu y allait sans détour: «Vous êtes attendus en Roumanie en avril.»
Ces derniers jours, le ton s’est un peu assoupli. Les personnes intéressées sont invitées à signer un formulaire d’ici à ce lundi, sans toutefois savoir combien de temps et à quelles conditions se ferait ce voyage. Tous les employés que nous avons pu rencontrer sont révoltés par cette proposition.
«Oui, le monde est globalisé et je ne pense pas que nous puissions empêcher les délocalisations. Mais c’est la manière de procéder, le manque de communication et la stratégie du fait accompli qui me révolte.»
Face à ces critiques, Ericsson se contente d’indiquer qu’il n’est «pas inhabituel que les employés licenciés travaillent jusqu’à la fin de la période de préavis et transmettent leurs tâches». Orange, de son côté, refuse d’endosser une once de responsabilité. «Nous avons signé un contrat de prestation avec Ericsson qui prend ensuite ses propres décisions», déclare la porte-parole, Thérèse Wenger.
Le Matin
(Merci à Pierre 1er)