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A Mayotte, près de 50% de la population est étrangère. Les rares territoires au monde qui accueillent une telle proportion de population étrangère sont Monaco et les émirats arabes.

Mais nous n’avons ni fiscalité arrangeante, ni familles royales, ni gaz ou pétrole (pour l’instant ?). Et dans ces derniers territoires, la population étrangère est en situation régulière. Elle vit parfois difficilement, mais ne vit pas dans la clandestinité, contrairement à Mayotte. Cette situation peut donc être considérée comme unique au monde et mériter une attention particulière.

Pendant des années, Mayotte s’est arrangée de cette clandestinité. Pour les représentants de l’Etat, il s’agissait des mêmes cultures, des mêmes langues, des mêmes traditions que nos voisins comoriens, des mêmes familles, et les moyens de lutte étaient très limités. Alors, pour ne pas provoquer de vagues dans le lagon, et au vu de la proportion alors encore limitée, il y a eu un certain laisser-faire.

Aujourd’hui, avec 70 à 80% des enfants de la maternité nés de parents en situation irrégulière depuis près de 20 ans, la situation devient explosive et intenable pour Mayotte.

Par ailleurs, le système scolaire est au bord de l’implosion. La limitation des naissances, qui a été demandée aux mahorais, a obtenu ses effets positifs, mais pas sur la population clandestine. Les moyens de la santé sont essentiellement consacrés à la maternité, au détriment de toutes les autres spécialités. La grogne monte. La population mahoraise, qui s’est longtemps battue pour rester française, souffre de ne pas bénéficier de ces avantages et commence à ressentir le fait d’avoir négligé pendant toutes ces années le développement économique. Pour l’île et pour ses enfants.

Il reste toutefois une (très faible) partie de la population mahoraise qui continue de profiter de ces dizaines de milliers de clandestins : ceux qui perçoivent chaque mois des loyers, revendent (très chèrement) de l’eau et de l’électricité, en toute illégalité, se nourrissant de la misère.

Mais les renvois à la frontière par les forces de l’ordre, dont le nombre et les moyens ont considérablement augmenté ces cinq dernières années, laissent sur le carreau des milliers d’enfants abandonnés. Les contrôles sur les chantiers et les quelques condamnations ont fait réfléchir et cette appel à la main-d’œuvre clandestine a baissé, laissant cette population clandestine sans ressource.

L’Etat avait prévenu, par la voix d’un préfet, qu’il ne pourra pas lutter contre l’immigration clandestine sans le soutien de la population mahoraise. Il y a là des règles, des lois à respecter, des principes d’humanisme à ne pas oublier. Il y a des valeurs de la République à (re)mettre sur les frontons des mairies, des solutions à trouver, mais il y aussi une île asphyxiée qui ne pourra pas assurer les prochaines étapes de son développement avec la moitié de sa population qui vit dans la peur, dans des conditions indignes et dans la clandestinité.

Mayotte Hebdo

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