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Censé lutter contre les grands excès de vitesse, un nouveau type de radar à bord de voitures banalisées entrera en service le 15 mars.

Ils existaient déjà, mais on en parlait plutôt aux journaux télévisés, précédant les grands week-ends. Cette fois, les radars mobiles embarqués à bord de voitures banalisées vont bien entrer en fonction dans une nouvelle génération de matériel. Ils sont destinés à lutter contre les grands excès de vitesse, vont entrer en vigueur à partir du 15 mars dans une vingtaine de départements (liste en fin d’article), a annoncé la Sécurité routière. Ces nouveaux radars embarqués à bord d’un véhicule banalisé qui se mêle à la circulation seront capables de photographier, sans flash, en roulant et par tous les temps, de nuit comme de jour, tous les véhicules en grand excès de vitesse. Ils ont vocation à remplacer progressivement les radars ancienne génération déployés entre 2004 et 2005.

“La nouveauté, c’est que ces radars vont effectuer des contrôles à partir de véhicules insérés dans le flot de circulation. L’objectif est de se fondre parmi les automobilistes”, explique Aurélien Wattez, chef du département du contrôle automatisé à la Sécurité routière. La vitesse excessive est une cause majeure de la mortalité routière, responsable de 26 % des accidents mortels en 2012, soit près de 1 000 décès.

Depuis 2003, les radars automatiques ont contribué à une baisse des vitesses moyennes de plus de 10 km/h. “Cela représente 45 à 50 % de morts en moins à cause de la vitesse. Mais certaines personnes n’ont pas évolué autant que la plupart des usagers, donc on est là pour cibler cette population“, affirme M. Wattez. “Il reste une minorité de gens qui ne respectent les limitations que là où il y a un radar fixe. Ce système est là pour leur rappeler qu’il faut respecter les vitesses partout et pas uniquement là où c’est signalé“, ajoute-t-il.

En sens inverse également

Sur ce nouveau dispositif, l’antenne radar est cachée derrière la plaque d’immatriculation du véhicule, conduit par deux officiers en uniforme, policiers ou gendarmes. La marge technique de ce nouveau dispositif étant plus importante que sur les anciens radars, seuls les grands excès de vitesse seront détectés. Ainsi sur autoroute, une voie limitée à 130 km/h, un automobiliste qui roule à 138 km/h ne sera pas verbalisé, car la vitesse retenue (138 moins 10 %) est égale à 124 km/h, en dessous de la vitesse autorisée. En revanche, le même automobiliste photographié à 146 km/h sera verbalisé avec une vitesse retenue de 131 km/h (146 moins 10 %).

Ces nouveaux radars peuvent contrôler jusqu’à trois voies… et peuvent aussi être utilisés à l’arrêt, y compris en sens inverse ! Et, comble de malchance, ces radars mobiles de nouvelle génération sont équipés d’une antenne GPS transmettant directement les coordonnées en latitude et en longitude de l’infraction au Centre national de traitement à Rennes. Difficile à contester, donc. Sauf pour identifier le conducteur du véhicule. Une faiblesse que les associations de défense des automobilistes sauront exploiter. Ces dernières n’ont pas encore réagi, mais cela ne saurait tarder.

Déploiement en deux temps

Les premières verbalisations commenceront le 15 mars, mais, dans un premier temps, seuls les véhicules qui doublent la voiture banalisée seront contrôlés. À l’été, les voitures contrôleront également la vitesse des véhicules roulant en sens inverse, mais il ne s’agira alors plus de mesures effectuées sur autoroute, ce qui est la mission première de ce nouveau matériel. Au total, 300 véhicules équipés de ces nouveaux radars devraient être déployés d’ici à trois ans, sur un rythme de 100 par an.

Une vingtaine de véhicules banalisés (des Renault Mégane) sont en cours de déploiement dans dix-huit départements : Paris, l’Essonne, l’Oise, le Loiret, le Loir-et-Cher, la Somme, le Nord, la Moselle, l’Ille-et-Vilaine, le Calvados, la Loire-Atlantique, la Gironde, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Orientales, le Rhône, le Vaucluse, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Pour tout savoir officiellement, le site de la Sécurité routière a mis en ligne un dossier “questions-réponses”.

Enfin, voici le fonctionnement schématisé de ce nouveau type de radar embarqué :

Le Point

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