Dans les sociétés majoritairement musulmanes comme celle du Sénégal, le discours musulman se focalise sur des éléments qui sont «soit de la punition, soit de la culpabilité, soit de la prohibition, et non pas un discours qui est fondé sur l’essence de l’Islam, sur sa lumière, sur son ouverture et sur ses objectifs». Tariq Ramadan se veut clair.
(…) Mieux, il note que, face au discours tout à fait maladroit, mal placé, en considérant très mal toute l’histoire africaine,
«la seule vraie réponse qui doit être la nôtre, la vôtre, en tant qu’Africains, c’est celle de montrer que non seulement vous êtes dans l’histoire, mais que vous être en train de la faire et vous allez faire l’avenir. Que l’Afrique, que cette conscience qu’est la vôtre à partir de vos références, de vos racines n’a pas forcément besoin de répondre à l’image que l’on se fait d’elle à partir de l’occident. Elle a besoin de répondre par l’image venant d’ici. C’est ici que les choses se jouent».
Donc, «au lieu d’être les victimes d’un discours de la France, soyez les sujets de la libération africaine, c’est-à-dire de la présence, de la dignité, de l’avenir. Ça c’est votre réponse. Ce n’est pas une réponse verbale, c’est une réponse concrète, d’être humain, de pratique, de réalisation».