Sans surprise, la cour d’assises du Var a déclaré hier Mohamed Belhedi et Sophien Hamerouche coupables de l’enlèvement et de la séquestration en bande organisée d’un bijoutier de Saint-Raphaël le 26 mai 2011. Ils ont été respectivement condamnés à douze ans de réclusion et six ans de prison, pour cette agression où le commerçant avait failli brûler dans l’incendie de la voiture où ils l’avaient ligoté. Aymen Mejri, le troisième auteur, présenté comme l’instigateur de l’affaire, a été condamné par défaut à douze ans de réclusion, le mandat d’arrêt lancé contre lui restant toujours valide.
La thèse des accusés, selon laquelle ils étaient venus commettre un simple vol à l’arraché, le bâtonnier Michel Izard n’y a pas cru une minute. « La seule présence de bracelets ” serflex ” montre qu’il s’agissait plus d’attacher que d’arracher. » Il ne croyait pas davantage qu’Aymen Mejri avait été le seul bourreau du bijoutier, le questionnant, l’insultant et le frappant, alors que les deux autres restaient passifs.
« Comment aurait-il pu le faire, alors qu’il ne parle pas français, et que Jean-Claude Toullec, tout au long de cette heure où il a cru qu’il allait mourir, n’a jamais entendu parler arabe ? » Pour l’avocat de la partie civile, le véritable projet des agresseurs était « de séquestrer le bijoutier, pour revenir dans son commerce et le piller ». Sur les rôles des uns et des autres, et en l’absence d’Aymen Mejri, en fuite, que les deux autres ont chargé, l’avocat général estimait qu’il y avait eu deux auteurs principaux et un comparse.
« Aux côtés de Mejri, c’est Belhedi qui fournit les armes et qui recrute Hamerouche comme chauffeur, a rappelé Philippe Guémas.Une drôle d’idée d’ailleurs, quand on voit qu’il va perdre le contrôle de la voiture et qu’il a été déjà deux fois condamné pour conduite sans permis. »