Jamais la musique allemande n’a connu un tel succès en Allemagne. Sur les 100 meilleures ventes de 2012, 43 % des albums ont adopté la langue de Goethe. Un signe que la conscience nationale est décomplexée, analyse la jeune chanteuse Nora Tschirner. (…)
Le contexte évolue aussi : il existe même désormais un organe officiel chargé de promouvoir la musique allemande à l’étranger, le Rock’n’Pop Museum de Gronau prévoit une grande exposition sur le sujet, et le spécialiste de la littérature Jens Reisloh a publié un livre de 500 pages dans lequel il dresse un tableau de la pop allemande. Il rêve même d’ouvrir un centre dédié à “la nouvelle chanson allemande“.
Un projet qui ne serait pas pour déplaire à Moritz Baßler, professeur de langue et de littérature allemande à l’université de Münster, qui organise actuellement un séminaire sur “l’interprétation et l’exposition de la musique pop de langue allemande“. A ses yeux, “l’allemand a aujourd’hui dans la musique une identité propre qui forge un usage, ancre une tradition“.
Le vieux débat de fond sur l’usage de l’allemand, langue prétendument “moins cool“ [que l’anglais], appartient donc manifestement au passé, et il en va désormais en Allemagne comme dans la plupart des pays : les gens préfèrent écouter des chansons dans leur langue.