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Bobo : “Contraction de bourgeois-bohème, traduction de l’anglais bourgeois bohemian, expression issue du livre de David Brooks publié en 2000. Sorte de sociostyle qui caractérise un groupe social selon les valeurs que ses membres partagent, plutôt que selon des caractéristiques socio-économiques ou démographiques.”

En France, le vrai sens de bobo est assez flou. En 1885, dans Bel-Ami, Maupassant en parlait en ces termes : “Ce fut elle alors qui lui serra la main très fort, très longtemps ; et il se sentit remué par cet aveu silencieux, repris d’un brusque béguin pour cette petite bourgeoise bohème et bon enfant qui l’aimait vraiment, peut-être.” Depuis, chacun en fait un peu ce qu’il veut, s’accordant tout de même sur l’idée qu’un bobo est une personne aisée, au moins parisienne, au mieux parisianiste, bien-pensante, de sympathie allant plutôt à la gauche écologiste et ayant une certaine affection pour les figures des révoltés de Mai 68.

Laissons à l’écrivain François d’Épenoux la plus actuelle, acide et finale des définitions :

“Ce sont quelques poignées de vrais bourgeois, mais faux bohèmes, connus ou inconnus, fricotant dans la pub, la presse, la musique ou le cinéma, bref, dans des métiers bien, qui prônent leurs idées et prêchent leurs discours avec d’autant plus de légèreté mondaine qu’ils n’en subiront jamais les conséquences, planqués qu’ils sont dans leurs donjons bardés de digicodes. Ce sont les nouveaux gardiens de la Pensée unique qui déversent sur le moindre assaillant l’huile tiède d’une soupe idéologique ressassée, entre deux flèches trempées dans le fiel mortel de leurs propres erreurs.”

On les déteste, c’est un principe (surtout quand on en est), mais ils sont “cool”, quand même, les bobos. (…)

Le Point

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