Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, tente de répondre à la question : «Qui était Mohamed Merah ?».
En visant deux musulmans d’origines marocaine et algérienne, Merah attaque une forme d’intégration particulièrement réprouvée par l’islamisme terroriste.
Albert Chennouf-Meyer, le père d’Abel Chennouf, abattu par Merah le 15 mars 2012, souligne, dans un livre récemment paru, Abel, mon fils, ma bataille (Editions du Moment, 168 p., 14,95 €), les proximités de son fils et de son assassin : proximité générationnelle, passions semblables pour le foot et les voitures, lien à l’Algérie. On pourrait ajouter un certain rapport à la guerre et à l’Afghanistan.
En rupture déclarée avec le nationalisme, le terrorisme inventé par Ben Laden est transnational, non seulement dans son recrutement mais dans son esprit.
Si ses partisans se donnent pour mission d’agir au niveau local, c’est précisément pour s’opposer à l’ouverture de sociétés qui tentent d’évoluer vers un multiculturalisme à peu près pacifié.