(…) “On s’offusque lorsque le ministre de l’Intérieur explique qu’il y a des dizaines de Merah en France. Il a bien évidemment raison”, écrit-elle dans cette tribune intitulée “Attention à ne pas trop en faire autour de Merah” .
“J’entends que de-ci, de-là on continue à trouver des explications sociales aux actes de Mohamed Merah. Il vivait dans un univers fruste, de violence, les pauvres et les Arabes auraient des excuses à l’inhumanité. Mon père de 80 ans est analphabète, cela ne m’a pas empêchée de m’intégrer dans cette société”, poursuit cette fille de harki, ouvrier métallurgiste.
“Des écoles coraniques s’ouvrent dans nos quartiers sans problème. Près de 30 % des Tunisiens de France qui ont voté dans les consulats français pour les premières élections du printemps arabe ont choisi Ennahda. Or, faut-il le rappeler, ce parti islamiste a exigé l’abrogation de l’égalité hommes-femmes en Tunisie, instaurée par le Code du statut personnel en 1956”, poursuit Jeannette Bougrab.
“J’attends avec impatience de voir des musulmans français descendre dans les rues pour manifester contre les crimes d’honneur, les viols dans les Émirats arabes, l’attaque contre la petite Malala au Pakistan.
Bien sûr, il y a l’attitude de la mère du soldat Imad Ibn Ziaten, assassiné par Merah, qui avec son voile et sa foi musulmane se bat contre les intégrismes, va faire la leçon aux jeunes dans les cités. Mais je la trouve bien seule sur la photographie des commémorations”, conclut-elle.